El Watan a révélé hier le fameux arrêté ministériel fixant le modèle de cahier des charges devant être souscrit par les sociétés et clubs sportifs professionnels. Ce cahier des charges va poser les jalons d'une gestion professionnelle des clubs algériens loin de toute forme d'amateurisme et du rafistolage. Un texte complet qui se veut également un moyen de barrer la route devant les opportunistes venus se servir du football et non pas le servir. Il n'y aura plus d'opportunités de dilapidation de l'argent public et surtout le recrutement d'un personnel qualifié. Dans ce registre, les clubs professionnels seront contraints, selon l'article 4, de déclarer « les personnes chargées de l'encadrement technique et médical auprès de l'administration fiscale et des organismes d'assurances sociales et de retraite ; d'homologuer les contrats des entraîneurs par la Fédération sportive nationale concernée ; de disposer d'un directeur technique justifiant des qualifications requises ; de disposer d'un personnel médical et paramédical spécialisé ; de souscrire aux assurances pour l'encadrement sportif, technique et médical ; de disposer de psychologues, le cas échéant ; d'assurer la formation continue des personnels d'encadrement sportif ». Concernant les installations sportives, les clubs auront droit à un contrat de location des stades dûment établi par les municipalités (APC). Il est désormais impératif aussi de mettre en place un bon éclairage et la vidéosurveillance pour le contrôle du mouvement de supporters dans les stades. C'est ce que stipule l'article 9 : « Justifier par tout document légal (acte, bail ou convention) de la jouissance permanente ou partielle d'une installation sportive conformément aux normes techniques et spécifiques prévues par le décret exécutif n°09-184 du 12 mai 2009 fixant les procédures et les normes spécifiques de l'homologation technique et sécuritaire des infrastructures sportives ouvertes au public ainsi que les modalités de leur application ; souscrire aux contrats d'assurance obligatoires aux installations recevant du public ; disposer d'une installation de vidéosurveillance selon des modalités à établir avec la Fédération sportive nationale concernée ; disposer au sein de l'installation sportive d'un système d'éclairage approprié pour permettre le déroulement de rencontres en nocturne et leur retransmission télévisuelle. » Faute de quoi le stade risque de ne pas être homologué. La formation s'est taillé la part du lion dans ce document, comme le soulignent clairement les articles 10, 11, 12 et 13. Les clubs sont obligés de se plier au système de formation sinon ils ne percevront pas les aides de l'Etat. Le chapitre finance et comptabilité est également évoqué dans le cahier des charges afin, d'une part d'obliger les clubs à fonctionner comme de vraies sociétés commerciales et, d'autre part, mieux les contrôler par les pouvoirs publics. A ce titre, l'article 14 stipule que « le club sportif professionnel est tenu d'avoir des ressources financières suffisantes et compatibles avec les exigences de la compétition et en 'rapport avec ses activités ; d'assurer la tenue d'une comptabilité conformément aux lois et règlements en vigueur ; de régler toutes opérations financières par chèque ou virement ; de s'interdire la manipulation d'espèces sauf pour des régies nécessaires aux menues dépenses conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur prévues en la matière ; de procéder à la comptabilisation régulière de toutes les opérations et de se soumettre aux contrôles sur pièces et sur place des organes et autorités de contrôle et de leurs représentants habilités à cet effet en permettant, notamment à ces derniers d'avoir accès aux informations comptables et financières nécessaires à l'accomplissement de leur mission ». Quant à l'article 15, il met notamment l'accent sur la transparence dans la gestion des recettes de chaque match de football, où il est dorénavant obligatoire pour les clubs d'établir une feuille de recettes après chaque rencontre, dont des copies doivent êtres adressées à la Fédération, à la Ligue professionnelle, à la DJS et à l'administration des impôts territorialement compétente.