A 53 ans, le père du Messager est mort. Il s'agit de Pius Njawé, fondateur du journal indépendant camerounais le Messager et patron du groupe de presse Free Media Group, décédé le 12 juillet dernier suite à un accident de la circulation aux Etats-Unis. Pius Njawé était le symbole de la liberté d'expression dans son pays, le Cameroun, ce qui lui avait coûté plusieurs séjours en prison. En janvier dernier, il portait la cause de la libération de Michel Thierry Atangana, un des nombreux prisonniers politiques du régime de Paul Biya. Le sort aura voulu qu'il ait la même mort que son épouse Jane Njawé, décédée en 2002 dans un accident de la route. Pius Njawé avait lancé, suite à cet accident, une fondation pour la sécurité routière. Le défunt est entré dans les méandres du métier de journaliste comme garçon de course au journal Semences africaines, et ce, de 1972 à 1974. A peine âgé de 22 ans en 1979, il fonde le journal le Messager. Sa fougue et son appétit pour la liberté d'expression font qu'il imposa son journal sur une scène politique qui ne tolère pas la liberté de ton. Pius Njawé avait été arrêté maintes fois dans l'exercice de sa profession. Il a été lauréat du Prix de la libre expression en 1991 et de la Plume d'or de la liberté en 1993. La mort de Njawé laisse la question de la survie de son groupe de presse, qui passe par une difficulté financière, en suspens. Le Messager survivra-t-il à son père ? C'est tout ce que nous lui souhaitons, que le combat pour la liberté initié par son fondateur vive et aboutisse.