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« La qualité de la viande indienne est garantie par les autorités sanitaires »
Abdelwahab Zefizef. Président du directoire du groupe Sotracov (Société de transformation et de conditionnement des viandes)
Publié dans El Watan le 12 - 08 - 2010

Sotracov a décidé de s'impliquer dans l'opération d'importation d'appoint de viande bovine pour les besoins du mois de Ramadhan. Quel rôle a joué votre société dans cette opération ?
Il faut préciser d'abord que cette opération intervient après que les pouvoirs publics aient levé toutes les restrictions économiques pour permettre à tous les intervenants de réaliser des opérations d'importation spécialement pour couvrir les besoins durant le mois de Ramadhan. Sotracov, parmi tant d'opérateurs économiques, a décidé d'importer 4000 tonnes de viande bovine pour participer à l'équilibre du marché, car l'offre demeurait jusqu'ici insuffisante par rapport à la demande de plus en plus croissante, notamment durant le Ramadhan.
Comment les démarches sont-elles effectuées auprès des fournisseurs et pourquoi c'est l'Inde qui a été sélectionnée en fin de compte ?
Nous avons effectué, en premier lieu, une première sortie sur le marché international le 27 janvier 2010 et les actions de prospection ont pris fin le 31 mai dernier. Sur le terrain, l'opération s'est faite en deux étapes ; la première consiste à lancer un appel d'offres international car, faut-il le préciser, nous sommes tenus de nous conformer aux dispositions du code des marchés publics et nous n'avons pas le droit d'opérer suivant la formule de gré à gré. Au lancement du premier appel d'offres international, nous avons fait comme premier constat une raréfaction de l'offre au niveau du marché mondial. Le second constat est lié à la hausse des prix des viandes bovines sur le marché international, alors que notre cahier des charges, qui précise aux fournisseurs potentiels les conditions du marché, se base, dans l'un de ses aspects, sur un prix ne dépassant pas les 4000 dollars pour la tonne de viande bovine. Jusqu'au mois d'avril dernier, nous n'avons reçu qu'une seule offre à 4000 dollars la tonne de viande bovine, soit un prix de revient de 500 DA le kilogramme. Cette offre venant d'un fournisseur brésilien n'était pas recevable juridiquement parlant et n'était pas conforme au code des marchés publics. C'est alors que nous avons décidé de passer à une deuxième étape, qui consistait à élargir nos consultations auprès des abattoirs. Cette opération s'était avérée infructueuse, ce qui nous a amenés à lancer un second appel d'offres international le 20 avril dernier. A la suite de la publication de ce deuxième appel d'offres, il y a eu certaines offres éligibles au traitement juridique. Ces offres répondaient à la fiche technique et au cahier des charges fixant les conditions d'attribution du marché.
C'est à ce moment-là qu'a surgi l'offre indienne ?
Tout à fait. Nous avons eu des offres provenant de l'Inde et les abattoirs qui répondaient aux normes requises sont celui d'Allana et d'Amroon. Ce sont des fournisseurs concurrents, mais qui répondent parfaitement aux conditions requises liées surtout à la conformité avec les rites musulmans. Quant à l'offre brésilienne, celle-ci n'a pas été retenue, car elle ne répondait pas aux conditions comprises dans la fiche technique ni aux prix fixés par le cahier des charges. C'est ainsi que nous avons retenu les deux offres indiennes.
Comment la phase de signature des contrats avec les fournisseurs indiens est-elle intervenue ?
Les contrats ont été signés le 31 mai dernier dans ces locaux de la Sotracov, à Alger. Ces contrats sont les supports juridiques sur lesquels est basé le processus qui a suivi cette étape, car on ne pouvait pas enclencher une transaction commerciale sans qu'il y ait un support juridique. C'est-à-dire que juridiquement parlant, nous n'avions pas le droit, jusqu'ici, d'envoyer nos équipes multidisciplinaires afin de contrôler la marchandise et les conditions de sa production. L'entrée en vigueur du contrat suppose aussi l'accord des autorités sanitaires algériennes, l'ouverture d'une ligne de crédit qui, elle aussi, suppose l'accomplissement de plusieurs autres formalités. L'ouverture d'une lettre de crédit est conditionnée, à titre d'exemple, par la signature d'un certificat d'agréage. D'autres garanties sont également exigées par la banque afin de donner suite à toute demande de couverture financière.
Après donc la conclusion de cet accord, nos équipes multidisciplinaires composées surtout de contrôleurs de qualité, d'experts vétérinaires et d'agréeurs, se sont déplacées en Inde pour s'enquérir de l'aspect qualité qui est garanti par l'engagement des autorités sanitaires des deux pays. Celles-ci s'engagent, en quelque sorte, à respecter une série de clauses qui définissent l'aspect qualité de cette marchandise. C'est ce que l'on appelle la convention sanitaire entre deux Etats. C'est un peu l'accord commercial entre deux pays. C'est à ce moment-là qu'interviennent nos équipes multidisciplinaires qui se sont rendues le 24 juin à Amroon et le 13 juin à Allana. Le processus d'intervention de ces équipes est composé de cinq étapes, dont la phase d'avant-abattage, le ressuage, la découpe et le désossage et l'identification de la marchandise par les agréeurs.
Certains doutent de la bonne qualité de la viande importée d'Inde, d'où justement la polémique qui a suivi cette opération. Quels sont vos arguments qui justifient le contraire de cette thèse ?
Il faut que vous sachiez d'abord que l'Inde est le deuxième plus grand exportateur de viande bovine au monde avec 14% de parts de marché. Le pays est riche de 47 000 vétérinaires et possède le plus grand institut de recherche vétérinaire au monde ainsi que des infrastructures aux normes universellement admises. Il faut rappeler que le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale avait prévu, il y a quatre ans, l'arrivée de l'Inde comme grand fournisseur de viande bovine sur le marché international. Faut-il préciser dans la foulée que l'opération d'importation depuis l'Inde bénéficie de l'accord des deux Etats partenaires à travers leurs autorités sanitaires respectives. Je dois préciser également que le code des marchés publics protège le consommateur par la mise en place des cautions nécessaires pour l'accès au marché. Contrairement à ce que racontent certains, l'Inde est autorisé à exporter sa production par l'Organisation mondiale de la santé animale.
La commercialisation des premiers lots de viande était prévue pour le 8 août écoulé, alors qu'elle n'a toujours pas atterri sur le marché. Pourquoi ce retard ?
L'arrivée du premier lot de marchandise a eu lieu le 2 août, mais le bateau n'a accosté au port d'Alger que le 9 août. La marchandise a été contrôlée avant-hier (10 août) par l'inspection vétérinaire et l'inspection de la répression des fraudes. Le même jour, soit le 10 août, un deuxième bateau a accosté au port de Skikda, tandis qu'un troisième navire était attendu pour le 11 août au port d'Oran. Les quantités actuellement en cours de traitement au niveau des ports sont évaluées à 1200 tonnes. Un autre lot de 200 tonnes est attendu pour les tout prochains jours à Skikda. Nous attendons présentement les résultats qu'effectue l'Institut Pasteur d'Algérie pour l'établissement d'un certificat d'admission définitif, nécessaire à la commercialisation de la viande.
Quelle sera votre politique pour les années à venir ?
Il faut dire que l'Etat a décidé de valoriser la filière par la création de deux sociétés, dont l'une se chargera de la mise en place et la gestion d'une infrastructure d'une capacité est de 1 million de mètres cubes de froid, tandis que la seconde aura pour mission le développement des viandes rouges. Nous allons mettre en place également trois grands complexes d'abattoirs. Les terrains sont d'ores et déjà choisis et les appels d'offres sont prévus pour le mois de septembre prochain. L'objectif est d'atteindre une moyenne de consommation de 15 kg/habitant/an à l'horizon 2014. La consommation annuelle en Algérie de la viande rouge est estimée à 340 000 t, dont 50 000 t sont issues de l'importation, soit 3% de la facture alimentaire. Au premier semestre 2010, cette facture a baissé de 28% suite à la raréfaction de l'offre au niveau mondial. Nous envisageons à court et à moyen termes reconquérir nos parts du marché qui étaient de 10 à 15% avant la liquidation des offices de viande en 1996.
Justement, comment analysez-vous le marché mondial des viandes bovines ?
Il faut savoir que les plus grands fournisseurs traditionnellement connus au niveau mondial sont les trois pays de l'Amérique latine : le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay. L'Argentine a décidé, il y a 4 ans, d'imposer des restrictions économiques à l'importation qui ont touché la filière des viandes rouges. Certains agriculteurs se sont mis également à la culture du soja, car le retour sur investissement pour les viandes rouges est calculé sur trois années. Cette situation en Argentine est couplée à une baisse de production au Brésil. Quant au marché européen, il a été touché de plein fouet par la récente crise économique, précédée par l'épidémie de la vache folle qui a vu l'éradication du cheptel. Il faut dire que le marché européen a été dominant jusqu'à 2006, lorsque la Communauté européenne a décidé d'interdire les subventions accordées par les Etats aux professionnels de la filière. Résultat des courses : certains ex-exportateurs européens de viande bovine sont devenus des importateurs, à l'instar de la France qui achète depuis l'Irlande. Les prix sur le marché européen tournent autour des 5000 euros la tonne, alors que la France importe actuellement depuis l'Irlande à coups de 5200 euros la tonne. C'est dire que le marché est quelque peu fragilisé, d'où la raréfaction de l'offre.


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