Malgré les milliards dépensés, au fil des années, les trottoirs du centre d'Alger sont dans un piteux état. De la rue Didouche Mourad jusqu'à la Grande-Poste, en passant par la place Audin, la voie piétonne est moche et rapiécée. Pourtant, un énorme chantier a été lancé, il y a quelques années, consistant en la réfection des trottoirs du centre de la capitale. Le projet a été bien réussi dans certains endroits, mais dans d'autres artères les citoyens peinent à marcher. Sur le côté supérieur de la rue Didouche Mourad, bien que du carrelage a été posé et le chantier achevé il y a belle lurette, les citoyens assistent, médusés, à la reprise des travaux. «Du pur gaspillage. Ils passent leur temps à faire et à refaire», s'indigne un résidant. Pourtant, lors du lancement des travaux, il a été affirmé qu'une commission multisectorielle a été installée pour que tous les branchements soient effectués, afin d'éviter, de creuser à l'avenir et altérer l'ouvrage censé, pour une fois, durer dans le temps. Hélas, des travaux sont en cours et d'autres avaient déjà été effectués, ce qui renseigne sur l'absence de coordination entre les différents intervenants (eau, électricité, gaz, téléphonie). Mais le mauvais état des trottoirs du cœur de la capitale ne se limite pas à ce facteur. Il suffit de faire une halte et bien regarder pour découvrir un fait impensable. A la rue Didouche Mourad, un côté du trottoir a bénéficié de travaux de revêtement, relativement bien faits avec des dalles dans le cadre d'un plan cohérent, mais l'autre côté, le trottoir est resté abandonné. C'est à croire qu'il s'agit de deux villes différentes, réunies dans la même rue. «Sur le trottoir du côté gauche, on a installé du carrelage, sur celui de la droite on a effectué des travaux de colmatage en goudron ou, carrément, laissé dans un état désastreux», s'exclame un riverain. «On croyait que le chantier va continuer prochainement, mais hélas, il est resté ainsi depuis plusieurs mois», ajoute-t-il. Le mauvais état des trottoirs ne concerne pas que cette partie. Sur la voie mitoyenne à la place Audin, la voie est parsemée de toutes les embûches, elle est rapiécée et bricolée grossièrement. Pourtant, les initiateurs du projet auraient bien pu inclure ce tronçon lors des travaux effectués sur l'autre côté du trottoir. Dans bien d'autres parties de la ville d'Alger, la voie piétonne est parfois impraticable, sinon sale et dangereuse. C'est dire que le centre de la capitale est loin d'avoir le minimum, à savoir des trottoirs dignes de ce nom. Bien que des travaux ont été effectués ça et là, beaucoup d'insuffisances subsistent et donnent une mauvaise image à la première ville du pays. A Belouizdad, tous les trottoirs sont dans un piteux état, particulièrement au niveau des halls, où les piétons peinent à se déplacer. «Ce n'est plus un trottoir, car les excavations et les trous sont plus nombreux que les carreaux», déplore un habitants de la rue Rochaï Boualem. Et de conclure : «Nous lançons un appel aux autorités locales afin qu'elles fassent de vrais travaux, contrairement à ce qui se fait jusqu'ici, à savoir du replâtrage.»