Deux hameaux Gatrani et Boussir situés au cœur du désert de la wilaya ont été visités avant-hier jeudi par une délégation de responsables de la wilaya. Ils sont situés à une centaine de km à l'Est de la localité de Béni Ounif, très proches de la wilaya d'El Bayadh. Sur place, nous avons pu mesurer le dénuement de ses quelques habitants au nombre d'une vingtaine de familles qui peuplent le premier hameau enclavé. Eté comme hiver, la dureté de la vie et l'ampleur des problèmes vécues au quotidien par ces populations rurales n'ont laissé personne indifférente. Constitué d'une dizaine de pâtés de maisons, Gatrani semble être un lieu perdu dans la nature et confronté à l'adversité. Les quelques éleveurs de la région ont été avertis de cette visite la veille et se sont regroupés tôt dans la matinée pour étaler pêle-mêle, face à leurs interlocuteurs interloqués, les difficultés auxquelles ils ont toujours été confrontés et ce des années durant. A commencer par les plus urgentes, notamment l'acheminement des bonbonnes de gaz et une citerne d'eau potable indispensable. Ils ont ensuite demandé l'introduction de l'électrification dans ces lieux d'habitation qui mettra fin, indiquent-ils, à leur calvaire en matière de pompage d'eau d'un puits foré existant et par ricochet facilitera le travail de stérilisation des instruments médicaux qui trônent dans une petite salle de soins gérée par un agent paramédical, presque l'unique acquis de ces populations isolées. Malgré la communication défaillante, les malades sont évacués dans une ambulance à Béni-Ounif (100 km). Ces populations rurales ont insisté en particulier sur une demande pressante d'approvisionnement des aliments de bétail dont ils ont toujours été privés, ont-ils souligné. Leurs enfants, au nombre d'une soixantaine, sont scolarisés dans des conditions difficiles dans 4 classes du premier cycle, mais les parents ont réclamé l'ouverture de la cantine scolaire. Le petit hameau sera, selon la promesse du responsable de Sonelgaz, électrifié en début d'année prochaine et une enveloppe financière de 70 000 000 DA sera consacrée à cette opération. Le deuxième hameau Boussir, à 70 km de Béni Ounif, semble vivre les mêmes difficultés quoique légèrement mieux loti que le premier. Avec ses 400 habitants et 110 élèves scolarisés dans le primaire, la petite agglomération rurale est confrontée néanmoins à la scolarisation des filles au cycle moyen et dont les parents éleveurs sont réticents à envoyer à Béni Ounif pour étudier. Mais ces filles seront accueillies en internat et c'est la solution qui semble avoir été trouvée pour ces jeunes filles dont on ne veut pas qu'elles interrompent leurs études. Comme à Gatrani, les populations rurales de Boussir souffrent également de l'absence d'une antenne de vente des aliments de bétail qu'elles achètent au marché parallèle au prix fort, indiquent-ils. Ces populations rurales éparses et isolées, dont peu de gens soupçonnent leur existence, vivent un autre temps, isolées du reste du monde urbain, loin du vacarme des grandes villes, et mériteraient, selon les personnes approchées, au moins le strict minimum d'une vie décente, à commencer par l'introduction de l'électricité, l'eau potable et l'éducation pour leurs enfants. Advertisements