La situation du secteur de l'habitat suscite toujours des interpellations et des critiques de la part des élus de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Béjaïa, qui revendiquent le relèvement du quota de logements destiné à la wilaya qui « est en baisse depuis 1998 ». En s'appuyant sur le chiffre de « 345 ha de terres recensées pour recevoir jusqu'à 17 000 logements », le « prétexte » de l'indisponibilité des terrains qu'avance l'administration ne les convainc pas. Pour l'administration, en sus de l'écueil du foncier, le problème du secteur de l'habitat à Béjaïa vient aussi du manque d'entreprises de réalisation et de main-d'œuvre, dont l'essentiel est issu des régions de Kherrata et Draâ El Kaïd, ce qui pose un sérieux problème pour les projets de logements dans la vallée de La Soummam. La dernière session de l'APW a été une occasion pour le wali, interpellé, de soutenir que la baisse du quota ne concerne que le logement social et qu'en contrepartie le nombre de logements ruraux a quadruplé avec la réception de 2000 logements de ce type pour cette année. Malgré la diversité des formules proposées, la crise du logement demeure. Selon le directeur du logement et des équipements publics (DLEP), beaucoup de contraintes sont rencontrées dans la réalisation des projets. Pour le logement social locatif, dont la consistance est de 5650 unités, 600 logements ne sont pas encore lancés, dont 500 ont été inscrits pour cette année. Ce retard est dû, selon le DLEP, au désintéressement des entreprises qui ne soumissionnent pas de fait du faible coût du mètre carré habitable. D'ailleurs, de nombreux appels à la concurrence, lancés par le maître de l'ouvrage, sont déclarés infructueux. La formule location-vente connaît, quant à elle, un très grand retard, puisque sur 500 logements programmés, 82 seulement sont achevés. Les élus ont rappelé à l'occasion le problème de la délocalisation du programme des 175 logements non lancés au niveau du site Brandy. L'administration apprend que le maître d'ouvrage a sollicité cette délocalisation vers un autre site suite au rapport d'expertise établit par un bureau d'études et le CTC qui ont confirmé l'instabilité, la forte déclivité du terrain et la faible portance du sol. Quant au programme de l'AADL, la première liste des bénéficiaires des logements demeure gelée en attendant la suite que réservera la commission centrale chargée d'étudier les recours. La liste avait provoqué pour rappel la colère des demandeurs qui ont dénoncé un « favoritisme » dans la confection de la liste.