Le segment courrier-colis fait figure de maillon faible du service Algérie-Poste dans la commune de Bouhamza. A écouter les récriminations des villageois, cette prestation de proximité est tout bonnement passée à la trappe. «Hormis le village Mahfouda et le centre urbain du chef-lieu communal, qui disposent d'agences postales, aucun service n'est assuré. La situation dure depuis des décennies. Nos multiples démarches pour bénéficier de la distribution du courrier, ne serait-ce qu'une seule fois par semaine, n'ont eu aucun écho », maugrée un citoyen du village Tansaout, l'un des plus excentrés de la commune. De nombreux villageois se désolent de ce qu'ils soient obligés, toute affaire cessante, de rallier la poste de Bouhamza, distante de dizaines de kilomètres, pour quêter une improbable lettre postale. «Souvent, on rentre bredouille, car la correspondance qu'on attend n'est pas encore arrivée, ou alors retournée à l'envoyeur», constate un retraité du village Tachouaft. Les résidants des localités du versant Ouest de la commune, à l'image d'Ighil N'tala, Touddert et Tala Abdellah, sont en butte aux mêmes tracasseries. «Aussi bien pour retirer un courrier, affranchir une lettre, encaisser ses indemnités ou émettre un mandat, nous sommes confrontés au même dilemme : rejoindre la poste de Mahfouda qui n'est pas toujours ouverte, ou alors faire une virée du côté de la commune limitrophe d'Amalou», se plaint un quadragénaire du village Bouhitem. On ne compte plus, témoigne-t-on, le courrier égaré jamais parvenu à son destinataire final, les missives retournées à l'envoyeur, car non réclamées dans les délais, les correspondances intimes aux contenants éventrés et aux contenus éventés... «Nous sommes délaissés et lésés au profit de la rentabilité et de la logique de profit. Pourtant, le service public qu'Algérie-Poste est censée fournir à ses clients n'est pas gratuit», fulmine un jeune trentenaire du village Ifigha. Advertisements