Dans l'éditorial d'El Watan du 12 octobre dernier, nous avions rapporté que l'ancien président Liamine Zeroual avait refusé de serrer la main au président Chirac à l'occasion d'une Assemblée générale des Nations unies pour marquer le mécontentement de l'Algérie vis-à-vis de la position de la classe politique française et des médias de l'Hexagone sur la situation intérieure du pays. Cette version, qui se révèle tronquée, rapportée par les médias à l'époque et non démentie, à Alger comme à Paris, est devenue un fait politique avéré, quasi officiel. Une source avisée proche de la délégation algérienne ayant représenté l'Algérie aux travaux de l'Assemblée générale de l'Onu nous a apporté son précieux témoignage sur cet épisode en rétablissant les faits, les jeux de coulisses qui se cachaient derrière. Selon notre interlocuteur, tout a commencé par une invitation de l'ancien président français à rencontrer son homologue algérien en marge des travaux de l'ONU. Mais... sans la presse. Chose que réfuta catégoriquement le président Liamine Zeroual qui souhaitait, pour sa part, que l'entrevue fusse ouverte aux médias et se déroulât dans la plus grande transparence. Les choses en sont restées là. Le président français ne désarma pas pour autant : profitant du dîner officiel offert par le secrétaire général de l'ONU en l'honneur des participants aux travaux de l'instance onusienne, Chirac revient à la charge en s'invitant à la table du président Zeroual pour le saluer. La rencontre fut émaillée par des péripéties protocolaires ignorées de l'opinion publique. Chirac, s'adressant au président Zeroual en français, a eu de la part de ce dernier cette réponse spontanée, mais qui a son poids politique, lui rétorquant qu'il ne parlait pas la langue de Molière, et qu'il avait besoin de l'assistance d'un traducteur appelé à la rescousse parmi la délégation algérienne. «On se reverra !» avait lancé Chirac au président Zeroual à la fin de la rencontre. Les deux hommes ne se sont plus jamais croisés. Advertisements