Les cercles et parties qui ont propagé la rumeur du changement du format des barrages du dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 font profil bas. Jeudi, la FIFA et la CAF ont coupé court aux fabulations de ceux qui ont propagé la rumeur qui, malheureusement, a pris une ampleur inimaginable. Des médias l'ont relayée sans observer la moindre règle de vérification auprès des deux instances. La FIFA n'a jamais songé à revoir le format du dernier tour des éliminatoires de la zone Afrique (barrages) comme l'ont martelé ceux qui ont facilement avalé la couleuvre. Il suffit d'une fake-news pour se rendre compte de l'indigence généralisée qui prévaut dans et autour du football. C'est une (mauvaise) leçon pour tous. Les parties qui étaient derrière cette folle rumeur ont obtenu ce qu'elles cherchaient. Tromper l'opinion à travers une fake-news et faire un buzz qui dépasse les frontières africaines. Cet épisode témoigne aussi de la fragilité des médias qui sont tombés dans le piège par paresse et la course au scoop. Eux qui sont le lien entre le public et les instances et organes officiels du football, auraient dû vérifier la rumeur selon laquelle les barrages en Afrique allaient se dérouler sur un match sec. Ils ne l'ont pas fait et ont donc laissé la rumeur se propager. La vérification était à la portée de tous, ou du moins de ceux qui sont jaloux de leur crédibilité. La fake-news ne présentait pas toutes les garanties d'une information crédible. D'abord, les sources n'étaient pas identifiées et authentifiées. A chaque fois que l'opinion cherchait à connaître la source de cette rumeur, elle était ballottée à droite, à gauche. Une fois, elle émanait des Egyptiens et une autre fois des Marocains, sans jamais avoir le moindre détail, ou une précision fiable. Pour donner du crédit à leur mauvais acte, les voyous ont laissé croire que leur «information» sera officialisée lors du congrès extraordinaire de la CAF, tenu jeudi au Caire. La simple lecture de l'ordre du jour du congrès a démasqué au grand jour leur mensonge. Cette histoire porte un sérieux coup à la crédibilité des médias et de tous ceux qui l'ont relayée, volontairement ou involontairement. Elle renseigne sur l'étendue de l'aridité des esprits en matière de connaissance des lois et règlements. Une lecture et une maîtrise des textes auraient suffi. Par exemple, pour changer à la dernière minute le format d'une compétition, cela nécessite un passage obligé par l'organe ou la commission chargée de la question. Si vraiment, la FIFA voulait modifier le format de la compétition la veille du dernier tour, elle aurait sollicité le comité d'urgence seul habilité à valider une telle décision. Si tel était le cas, la FIFA l'aurait fait savoir en médiatisant l'information. Donc, point de réunion de la commission d'urgence, point de modification du règlement. C'est aussi simple que cela... pour ceux qui s'accordent le temps de parcourir les textes et règlements du football. Tant que la corporation des journalistes n'acquiert pas ce réflexe, elle demeurera à la merci d'une fake-news. Advertisements