Pour marquer la Journée mondiale de l'olivier, célébrée le 26 novembre de chaque année, le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra a convié des agriculteurs, des représentants de la direction de l'agriculture et du développement rural, de la chambre de l'agriculture, de l'Institut technique de développement de l'agriculture saharienne (ITDAS), de la Conservation des forêts et du Conseil local des oléiculteurs, à une journée d'étude et de concertation où les participants ont pu exprimer leurs visions et perceptions des choses concernant le secteur de la culture des oliviers et de la production de l'huile d'olive dans la wilaya de Biskra. Encouragée par le ministère de l'Agriculture et adoptée par de nombreux exploitants agricoles, la culture des oliviers connait un essor certain ces dernières années. Cet arbre fruitier s'adapte très bien aux conditions climatiques et écologiques de la région où plus de 4 600 ha sont occupés par des oliveraies sans compter les arbres plantés ça et là aux bords des routes, dans les palmeraies, les vergers et les propriétés privées. C'est que l'huile d'olive est un produit fort apprécié par les consommateurs en connaissant traditionnellement les vertus et les différentes utilisations en préparations culinaires et alimentation humaine, en cosmétiques et en soins pharmaceutiques et paramédicaux. «Œuvrant au développement des connaissances scientifiques et à l'élaboration de plans d'intervention et d'outils techniques permettant de prendre les bonnes décisions pour soutenir le développement durable des zones arides, le CRSTRA de Biskra a réuni tous les intervenants dans la filière oléicole afin de recenser les réalisations, les difficultés et les déboires des oléiculteurs ainsi que les perspectives prometteuses offertes par la culture des oliviers. Notre ambition est de contribuer efficacement au développement des oliveraies par la vulgarisation de nouvelles techniques culturales garantissant une production d'huile d'olive aux normes internationales en terme de qualité et de quantité, par l'accompagnement technico-agricole des agriculteurs en amont et en aval de la cueillette et par la mise en place d'un processus de production d'huile d'olive intégrant les agriculteurs, les transformateurs et les commerçants et exportateurs. Pour cela, nous préconisant la conjugaison des efforts de tous les intervenants dans la filière pour en faire une source de revenus conséquents et pérennes et protéger les terres contre l'érosion et la désertification. La plantation d'oliviers à des retombées économiques, écologiques et sociales non négligeables. Pour valoriser l'huile d'olive issue de la variété Biskria, nous travaillons à la constitution d'un dossier pour demander que cette variété d'olives ronde et gorgée de suc ayant de remarquables taux de rendement soit homologuée et inscrite au catalogue des fruits et légumes cultivés en Algérie. Nous avons là, un produit prisé par les consommateurs et recherché par les marchés internationaux et avec la volonté et le travail concerté, nous pouvons placer cette denrée d'excellente qualité sur le circuit international à l'instar de tous les pays du bassin méditerranéen en tirant d'importants dividendes.», a expliqué Kamel Bensalah, chef du service des études et des analyses économiques et sociales au CRSTRA de Biskra. Importance de la vulgarisation Au chapitre des difficultés rencontrées par les oléiculteurs de Biskra «dont la production est en hausse», ont-ils souligné, il faut relever une cruelle crise hydrique touchant certaines grosses exploitations oléicoles, la cherté des engrais biologiques, la hantise de ne pas trouver d'ouvriers agricoles pour effectuer la cueillette encore manuelle, l'absence de soutien dans la lutte phytosanitaire, car des oliviers de la zone septentrionale de la wilaya de Biskra sont atteints par la tuberculose végétale et le mycélium et enfin de l'anarchie régnant dans la filière de l'huile d'olive du fait d'un circuit de transformation, de conditionnement et de commercialisation qualifié par les producteurs d'olives de «encore aléatoire, désorganisé et hors de contrôle.» Dans son intervention, Larbi Hamoud, technicien à l'ITDAS d'Ain Bennaoui, a préconisé la vulgarisation et l'adoption de nouvelles techniques culturales pour les oliveraies devant bénéficier de soins particuliers, la réalisation d'une pépinière pour mettre à la disposition des agriculteurs des plants adaptés aux conditions édaphiques locales et la mise en place d'une cellule de suivi et de coordination. Celle-ci réunirait l'administration en charge de l'agriculture, les chercheurs et les techniciens des centres et des instituts de recherches en agronomie et des oléiculteurs chevronnés. Les agriculteurs y trouveraient de quoi parfaire leurs connaissances en oléiculture et profiter des résultats et des constatations de tous les intervenants dans la filière oléicole «où l'Algérie à le potentiel avéré pour être un producteur international d'huile d'olive pourvu qu'un plan soit tracé et respecté et que nous initiions un dispositif inclusif afin de développer ce créneau de l'agriculture aux multiples avantages socioéconomiques et environnementaux», a conclu notre interlocuteur. Advertisements