La 17e édition de la Semaine du cinéma algérien à Lille, prévu du 17 au 19 décembre, sera dédiée à la mémoire des hommes de culture qui ont accompagné le Festival, à l'image de Mahmoud Zemmouri, Amar Laskri, Lyazid Khodja, Moussa Haddad, René Vautier, Djamel Allam et Hamdi Benani, disparus ces dernières années. Des artistes et des cinéastes ont accompagné le festival «La semaine du cinéma algérien» qu'organise, chaque année, l'association Sud Nord évolution de Lille. Il s'agit, en fait, d'une manifestation honorée par la présence de pionniers du 7e art algérien à chaque édition. Parmi ces personnalités artistiques, on peut citer Amar Laskri qui s'est éteint, le 01 mai 2015, des suites d'une longue maladie. Laskri, réalisateur du film Patrouille vers l'Est en 1974, est l'une des figures cinématographiques de l'Algérie post-indépendante. Il est décédé, à l'âge de 75 ans, après un parcours remarquable qui a permis à de nombreux jeunes talents de s'affirmer grâce au soutien de ce militant, moudjahid et fervent syndicaliste. Il est parti, aujourd'hui, pour ne plus revenir, mais laissant derrière lui une œuvre palpitante car il a marqué de son empreinte indélébile le cinéma algérien. L'autre réalisateur qui n'a jamais, de son vivant, raté aucune édition du Festival de Lille, est Mahmoud Zemmouri, un professionnel avéré dans le domaine de l'image. Sa présence et ses interventions durant les débats étaient d'une importance capitale, tant ce réalisateur de plusieurs films a souvent essayé de mettre son expérience au profit des jeunes acteurs, réalisateurs et producteurs. La modestie a fait aussi de lui un homme exceptionnel. Il a à son actif, faut-il le souligner, le film De Hollywood à Tamanrasset tourné en 1990 avec des acteurs très connus dans le paysage cinématographique, comme Mostefa Stiti, Mustapha El Anka, Larbi Zekkal, Driss Jahoui Arezki Nebti, Ouardia Hamtouche et Ahmed Mazouz Fellag. Il est notamment connu pour avoir interprété Rachid dans le césarisé Tchao Pantin, de Claude Berri (1983) et Omar dans La Smala de Jean-Loup Hubert (1984). Les Folles Années du twist est également une production signée, en 1986, Zemmouri décédé le 4 novembre 2017, à l'âge de 70 ans. La semaine du cinéma algérien à Lille a accueilli aussi Lyazid Khodja, cinéaste et producteur qui a tiré sa révérence le 11 juillet 2021, à l'âge de 76 ans. Auteur de plusieurs courts-métrages, Lyazid s'est impliqué, lui aussi, totalement dans le développement du cinéma algérien. Il est successivement monteur dans les films Les Hors la loi de Tewfik Farès et Nahla de Farouk Beloufa, en 1978, ainsi que producteur du film Les Enfants de Néon de Brahim Tsaki, en 1990, et de Si Moh U M'hand, l'Insoumis, co-réalisé avec Rachid Benallal, en 2006. Sa présence et sa précieuse contribution à l'organisation de la Semaine du cinéma algérien à Lille étaient d'un apport considérable pour la réussite de cet événement, comme l'a souligné Ali Bouhouf, président de l'association Sud Nord Evolution, qui a souvent programmé, dans le cadre de la même manifestation, des cycles thématiques, des ciné-clubs et des projections-débats. «Nous avons eu l'honneur d'accueillir, chaque année, des pionniers du cinéma algérien. La 17e édition de cet événement sera, d'ailleurs, dédiée aux réalisateurs, cinéastes et artistes qui ont accompagné notre festival», précise-t-il tout en ajoutant que Djamel Allam et Hamdi Benani, décédés ces dernières années, seront également revisités lors de la même édition qui coïncide, dit-il, avec le 20e anniversaire de la création de l'association Sud Nord Evolution. Cela sans oublier Moussa Haddad, réalisateur du mythique long métrage L'inspecteur Tahar, dont la mémoire sera honorée à l'occasion de cet événement, tout comme le réalisateur et scénariste René Vautier, particulièrement connu par son film Avoir vingt ans dans les Aurès. La mémoire de René Vautier sera aussi honorée durant l'édition 2021 de la semaine du cinéma algérien à Lille. Les organisateurs du festival gardent fièrement et savamment l'image de ces personnalités hautement adulées pour leur travail intemporel dans le monde du 7e art. Par ailleurs, un programme de projection de films et de conférences sur le 7e art, et ce, en présence des réalisateurs et des acteurs, sera au menu du prévu du 17 au 19 décembre en cours. Des spectacles avec des artistes algériens, à l'image de Malik Kazoui, Kamel Syamour, Madjid Life, Kaci Issaoun et Salah Meneceur seront également programmés durant cette manifestation. «Cette année, nous n'avons pas préparé une grande manifestation. Nous voulons juste marquer le 20e anniversaire de la création de notre association et surtout rendre hommage, à l'occasion, à tous ces hommes de culture qui ont accompagné le Festival», précise M. Bouhouf qui estime que la semaine du cinéma algérien à Lille enregistre, chaque année, une réussite, et ce, grâce à la volonté de ses organisateurs et l'adhésion de plusieurs artistes à cette activité, dont l'objectif, a-t-il souligné, est de créer une dynamique culturelle entre la communauté algérienne basée dans les villes du Nord de France et les artistes de son pays d'origine. Advertisements