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Tiaret : Les sans-domicile-fixe, ces laissés-pour-compte de la société
Publié dans El Watan le 20 - 12 - 2021

Vendredi. 21h. Il faisait un froid de canard à Tiaret, région des hauts plateaux de l'ouest du pays qui se caractérise par un climat continental rigoureux en hiver.
Dans les dédales de la ville, un carrousel de véhicules de divers organismes relevant de l'action sociale, la Protection civile, la Santé, le Croissant-Rouge, des services de la daïra, etc. Objectif : «partir à la quête des sans-domicile-fixe et les soustraire du froid, de la faim et de la solitude comme on le fait régulièrement». C'est ce que dira d'ailleurs Kadda Benamar, directeur de l'action sociale.
Quelques associations, malheureusement pas visibles sur le terrain, devraient accompagner la délégation. Après près de deux heures de recherches dans des endroits devenus des gîtes pour SDF, dans les gares, préaux de certains ensembles d'immeubles et à proximité de mosquées, trois hommes furent abordés.
L'un d'eux, B. A, attablé dans un café pour passer son temps et dormir comme il avait coutume de la faire depuis voilà 15 jours, est vite recueilli pour être dirigé vers le centre pour SDF à Sonatiba.
L'homme qu'on a pu aborder qu'au prix de préliminaires était devenu un SDF malgré lui. Il ne montra aucune résistance et était presque disposé, comme s'il attendait un quelconque secours. Venant de la wilaya voisine, en l'occurence Relizane, l'homme résuma l'histoire qui l'a mené à errer d'une ville à une autre : «Je suis victime d'une histoire familiale rocambolesque induite par les contrecoups d'un héritage».
Plus loin, au niveau de la cité Belhadj Hachemi (ex- Volani), Moussa, la cinquantaine, connu de presque tout le voisinage et même des services de la DAS et du Croissant-Rouge, fut extirpé de sa petite baraque de fortune érigée sous un petit ruisseau que surmonte un petit panneau faisant office de lit. Après maints palabres, Moussa ne voudrait pour rien au monde quitter son lieu de prédilection.
On lui offre quand même du café chaud et un repas à base de petits pois en promettant de venir lui offrir une couverture (sic). A la cité Rahma, l'homme, que des policiers connaissaient, Mohamed, la cinquantaine, se présentait sous une forme humaine des plus éreintées. Grosse barbe hirsute, des manteaux en guenilles, etc.
Adossé à un arbuste, il ne voulait pas, lui non plus, quitter ce lieu et s'est vu offrir du café chaud et un repas mais étrangement pas de couvertures. Nous insistâmes auprès du DAS mais, paraît-il, les consignes sont les consignes : «Il ne faut pas user de force pour changer l'habitude de ces gens d'un autre monde».
La loi pourrait donner latitude au maire, voire au procureur de la République, après saisine, de placer ces laissés-pour-compte dans des structures hospitalières, mais quelque part il y a maldonne. Qu'à cela ne tienne, la visite nocturne s'achève au quartier Sonatiba, là où l'on a ouvert un centre dédié aux SDF depuis 2019.
Inutile de décrire l'état des lieux : infâme, odeurs nauséabondes et méli-mélo à l'intérieur des cinq lits brinquebalants, matelas et couvertures sales côté hommes. Ni draps ni coussins ni ordre, et cerise sur le gâteau : ni toilettes ni eau, ni même un statut pour ce centre adossé à l'antenne de l'APC.
Côté femmes, l'on interdisait de prendre des photos histoire de protéger leur dignité à ces exclu(es) de la société. Six femmes, une jeune fillette et un enfant partagent deux salles. Ce minuscule centre reste tout de même une planche de salut, mais le plus urgent reste de lui attribuer un statut et donc un budget et de l'intérêt ou à tout le moins d'ouvrir les portes au mouvement associatif pour s'en occuper.
Certains de ses occupants ne devraient même pas être là si l'accompagnement avait pleinement joué son rôle alors que le DAS soutient qu'«un service d'intermédiation et de suivi existe au niveau de la DAS pour la réinsertion sociale de ces SDF», donnant l'exemple d'une femme et de ses deux enfants qui ont retrouvé le toit familial.
Evoquer les SDF, c'est déjà en soi un pas très positif à mettre sur le compte des autorités suivant instruction du chef de l'exécutif mais cerner la problématique de leur prise en charge requiert beaucoup d'attention. Beaucoup de jeunes Tiarétis ont grandi en dormant dans les hammams. Depuis la fermeture de ces bains, ils sont devenus des SDF d'un autre genre dont il faudrait s'occuper.
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