D'aucuns se demandent à Guelma si, de cette somme de 500 milliards de dinars dont a bénéficié dernièrement le chemin de fer, il y a une part destinée au rétablissement de la ligne El Khroub-Bouchegouf, un vieux projet qui dort dans les tiroirs depuis 1985. De fait, depuis l'étude du projet effectuée par un bureau indien Rites la même année, les habitants de cette vaste région vivent avec de fausses espérances. Faisant partie des grands travaux de l'Etat, qui sont précisément au nombre de huit, ce projet en question n'est encore qu'à l'état de papier, et sa réalisation, annoncée à plusieurs reprises, n'est à chaque fois qu'une « fausse alerte », selon un citoyen désabusé. La dernière (fausse alerte) en date remonte à 1995 où les moyens humains et matériels de la wilaya de Guelma avaient été recensés, prémices du démarrage du projet, d'autant qu'« une commission d'experts en études et réalisations ferroviaires avait procédé en 1994 à la réévaluation du projet », selon les propos de Mohamed-Cherif Cherih, directeur des transports de la wilaya de Guelma. Il n'en a rien été à ce jour. Les responsables se succédant à Guelma n'ont jamais défendu ou pas assez ce projet dont les conséquences sont éminemment bénéfiques. D'ailleurs, même si c'était le cas, ils n'auraient rien inventé, puisque cette ligne (le tronçon El Khroub-Bouchegouf) existe depuis 1876. Elle n'est pas fonctionnelle depuis 1958, surtout la partie El Khroub-Guelma, suite aux dégâts causés par des inondations répétées et aux crues des oueds ayant eu lieu en novembre 1957 et en janvier 1958. Elle sera détruite au niveau de la gare de Taya (Bouhamdane), de Hammam Meskhoutine et de Guelma. Il s'agit donc, selon l'étude, du rétablissement de l'ancienne ligne et de sa modernisation par des techniques actuelles. La longueur totale de la nouvelle voie ferrée est de 139 km (31 dans la wilaya de Constantine et 108 dans la wilaya de Guelma), moins que l'ancien tracé, qui était de 148 km, avec 4497 m dans sept tunnels. La ligne sera ponctuée de 10 gares de croisement, dont celle intermodale de Guelma et deux de halte, toutes espacées l'une de l'autre de 10 à 15 km. Celle intermodale sera implantée au lieudit Djebenet El Ghorba, derrière le complexe sportif Souidani Boudjemâa. Faute de train, la wilaya de Guelma, région à vocation agricole, a du mal à écouler entre autres ses productions de blé et de pomme de terre d'arrière-saison. Des centaines de tonnes de pomme de terre finissent chaque année par pourrir dans des hangars. Aussi, la sarabande des camions, qui ne règle rien, n'en finit pas à longueur de journée. Même la navette de transport de voyageurs, surtout les fellahs, faisant Guelma-Bouchegouf a été arrêtée en 1998 et celle de marchandises en 2002.