Y a-t-il eu mariage entre politique et Internet dans notre pays ? Y aura-t-il union de la gouvernance et du web ? La question reste posée. Il y a eu une amorce de campagne électorale électronique lors de la présidentielle du 8 avril dernier. La plupart des ministères ont mis en ligne des sites web aux noms barbares et à la fréquence de rafraîchissement peu élevée, il demeure que la gouvernance électronique reste très loin de s'inscrire dans le subconscient collectif. Depuis le 26 mai dernier, une « e-commission » a été installée par le ministre des Postes et des Technologies de l'information (PTIC), et présidée par le chef du gouvernement, afin de mettre sur les rails un projet ambitieux de e-gouvernement. De cette date à ce jour, douze réunions de travail ont été tenues. Selon un communiqué du ministère des PTIC, une séance de travail clôturant cette première phase des travaux du comité technique a été organisée, le 1er août dernier, au siège du ministère des PTIC. Cette rencontre a accueilli, outre les membres de la commission technique et les représentants des différents départements ministériels, une délégation d'experts coréens présents en Algérie dans le cadre de la coopération bilatérale en matière de gouvernance. Les experts coréens ont pu partager leur expérience en matière de gouvernance électronique. Sur le terrain les travaux de cette commission se font en plusieurs phases, avec l'introduction graduelle de l'informatique dans la gestion gouvernementale. L'installation d'Intranet au niveau de chaque ministère puis l'interconnexion entre les réseaux sont l'objectif à terme pour la e-commission. Mais la véritable vocation de la gouvernance électronique est celle de l'accès immédiat et isotrope à toutes les données concernant les services publics en Algérie. L'informatisation du casier judiciaire et la possibilité de le retirer de tous les tribunaux du pays est la première conséquence des travaux de la commission. Il reste que sans moyens de paiement de masse (cartes de crédit et virements en temps réel), et devant la « vétusté » des documents administratifs qu'il faut adapter à l'outil informatique, il sera difficile d'espérer rapidement retirer un extrait de naissance sur son ordinateur ou carrément procéder à l'élection de son maire via Internet.