Elle fait partie des premières promotions sorties du prestigieux Centre algérien d'étude et de recherche en informatique (actuellement INI). Ingénieur, Mme Abassia, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, s'est forgé une solide expérience dans le domaine de l'informatique et se considère, aujourd'hui, comme étant « un pur produit algérien sorti du secteur public ».Dotée d'une formation de haut niveau en la matière, elle ne tardera pas à prouver ses compétences au sein de la défunte Agence nationale de l'aménagement du territoire. Si bien qu'elle parviendra, au bout de quelques années, à faire introduire pour la première fois en Algérie le système Unix, un système d'exploitation multi-tâches de création américaine datant des années 1970, devenu plus tard un outil standard dans les milieux professionnels et universitaires. Rencontrée à l'occasion de la 38e Foire internationale d'Alger, Mme Abassia, aujourd'hui à la tête d'OSS (Open Service Système), une entreprise en pleine expansion, se dit redevable envers le secteur public qui lui a permis d'acquérir un apprentissage de grande qualité et des compétences reconnues par les professionnels les plus chevronnés en informatique. En participant pour la deuxième année à ce rendez-vous économique et commercial des plus importants du pays, en tant que partenaire de la boîte américaine Sun-Microsytème, Mme Abassia souhaitait d'abord faire connaître son entreprise à des clients potentiels présents à la foire mais aussi conclure des accords de partenariat avec des sociétés nationales ou étrangères. en tant que femme Peine perdue ? Absolument pas, puisque plusieurs entreprises, du Moyen-Orient notamment, ont manifesté leur intérêt pour les services proposés par OSS Sun-Microsystème. Celle-ci, notons-le, est spécialisée dans les réseaux informatiques, l'assistance technique, la maintenance et l'installation des V.Sat. En Algérie, plusieurs sociétés, privées et publiques, ont eu recours aux services de l'entreprise OSS dont un est opérateur de téléphonie mobile. N'employant pour l'heure que quatre ingénieurs, l'entreprise compte cependant procéder à de nouveaux recrutements d'autant qu'elle prévoit étendre son activité et étoffer son champ d'intervention. Pour Mme Abassia, les affaires marchent bien. « L'année dernière, nous avons réalisé un chiffre d'affaire approximatif de 10 millions de dinars », confie-t-elle, et d'ajouter que d'autres projets sont en vue avec des sociétés koweïtiennes. Selon elle, la réussite dans ce genre d'affaires obéit à une seule devise : « Une bonne qualité de service et une grande disponibilité. » Malgré cela, notre interlocutrice regrette « le manque d'aide consacré aux entreprises nationales, particulièrement en matière de financement ». « J'ai toujours eu beaucoup de mal à bénéficier d'un crédit bancaire même s'il s'agissait de petites sommes. Il m'est arrivé d'hypothéquer mon appartement pour décrocher un crédit de 2 millions de dinars auprès d'une banque qui m'a carrément signifié qu'elle ne pouvait avoir confiance en moi », déplore-t-elle. Dénonçant, par ailleurs, le caractère « relationnel » qui, selon elle, domine les décisions d'attribution des marchés, Mme Abassia dit qu'elle rencontre, en tant que femme, certaines difficultés à percer dans le monde des affaires pour la simple raison qu'elle ne se permet pas d'entreprendre des relations personnelles avec les détenteurs de marchés. « Je dois ma réussite seulement à ma compétence, à la qualité de mon travail et de mes service et au sérieux de mon entreprise », souligne-t-elle. Aussi, Mme Abassia, qui est également membre de l'association nationale des femmes chefs d'entreprises SEVE, tient à préciser que ces contraintes sont également rencontrées par les hommes chefs d'entreprises et qu'à ce titre « il n'y a aucune différence entres les hommes et les femmes dans ce domaine ». Sauf que, conclut-elle, « les femmes doivent être plus organisées pour concilier les affaires avec leurs tâches au foyer ».