Les organisateurs du festival du raï se rendront aujourd'hui au siège du ministère de l'industrie et des mines où ils devraient être reçus par un représentant de cette instance en vue d'un financement par la firme Sonatrach de l'un des grands événements estivaux de la wilaya d'Oran. Les deux éditions précédentes, plus particulièrement celle de l'an dernier a été une réussite. Autant par la firme pétrolière nationale que d'autres sociétés dépendant du même ministère, de gros moyens ont été mis à la disposition de l'APICO qui, de son côté, de s'est pas privée de faire appel à des compétences nationales dans le domaine des effets de scène et de la sonorisation au grand bonheur des milliers de spectateurs qui fréquentent le théâtre de verdure Chakroun Hasni. Il est vrai que ces deux éditions étaient organisées en pleine effervescence de l'élection présidentielle. D'une certaine façon, alors que la 13ème préparait la campagne électorale, la 14ème fêtait la victoire comme en témoignait le portrait du président de la République accroché devant la scène. Des financements incertains L'édition de cet été s'annonce avec une certaine discrétion, peut être même avec un peu d'inquiétude. Cette inquiétude est d'abord exprimée par Nasro, président de l'association organisatrice qui s'interroge encore sur le silence des autorités locales entourant sa demande formulée autant à la mairie qu'à la wilaya. Une information selon laquelle « tout financement de la part d'une entreprise nationale d'une activité organisée par une association doit impérativement passer par la wilaya » a été à l'origine de l'inquiétude des organisateurs. On craint en effet le retour de l'épisode vécu avec l'implication de l'ancien comité des fêtes dans l'organisation de cet événement tant convoité. Justement, cette année, on annonce la réactivation d'un comité des fêtes dont le directeur, Aissa Moulfera nommé par arrêté de wilaya, ce qui lui confère un cachet officiel. A la veille du concert donné par la chanteuse Latifa Raafet, celui-ci a organisé une conférence de presse pour parler des chantiers culturels ouverts depuis quelques mois ou ceux à venir et pour annoncer par la même occasion la naissance de cette instance appelée à gérer les manifestation d'envergure à Oran. A une question relative à la tenue du festival du raï, Moulfera a été particulièrement évasif (il le reconnaîtra lui même) . Sur un autre plan, M. Michel Vauzelle ancien ministre socialiste, actuellement président du conseil régional PACA, a bel et bien effectué une visite au siège de l'APICO. Mieux encore, il a évoqué le raï comme l'un des vecteurs culturels pouvant renforcer les liens d'amitié entre les deux régions. « J'ai connu Oran d'abord à travers le raï », devait-il déclarer. Avec une telle dimension, les autorités locales peuvent-elles se permettre de compromettre la tenue de cette manifestation qui a déjà connu, par ailleurs, des éditions malheureuses.