Trois responsables du FIS dissous, Kamel Guemazi, Abdelkader Boukhemkhem et Ali Djeddi, sont sortis, à travers un communiqué rendu public hier, de leur réserve pour exprimer leur position par rapport au contenu du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et répondre à certaines déclarations faites par le chef de l'Etat lors des meetings. Ils accusent ceux qui ont interrompu le processus électoral en 1992 et ont pris la tête du pouvoir d'avoir « mené le pays vers la dérive et le cercle infernal du terrorisme ». Ils estiment que le peuple a le droit de s'interroger sur la raison qui « pousse le pouvoir en place à refuser de limiter dans le temps la crise et pourquoi dans le projet de la charte soumis à référendaire il n'est pas fait référence à la levée de l'état d'urgence ». Le projet du président de la République n'est, selon eux, qu'une désillusion. « Le document en question a été confectionné sans l'association des parties concernées, sans l'avis des victimes de cette crise et il est soumis à référendaire sans être débattu par l'opinion publique », expliquent ces représentants du parti dissous. Selon eux, le projet de la charte offre l'immunité aux individus qui ont peur de la vérité et de la justice. « Le pouvoir veut faire croire au peuple que l'instabilité et la paix dans le pays sont conditionnées par l'interdiction du retour sur la scène politique du premier parti de l'opposition (...). Le Président a choisi en élaborant cette charte la politique de la marginalisation et de l'exclusion », disent-ils. Le projet de la charte, selon eux, ne répond nullement aux revendications du peuple sur les plans sécuritaire et de la justice.