La Satim a injecté plus de 2 millions d'euros dans ce projet gigantesque. Le citoyen devra se mettre à la carte magnétique. Dans quelque temps, les Algériens n'auront plus à se présenter aux guichets pour régler leurs factures d'eau et d'électricité. Le paiement sera par carte interbancaire (CIB). Aussi, d'ici peu, inutile de transporter sur soi des liasses de billets de banque pour faire ses achats chez le commerçant du coin. Il suffira d'un petit geste pour éviter la cupidité des voleurs à la tire. Il faudra juste introduire sa petite carte monétique dans un appareil, disponible chez le commerçant, et le paiement est fait automatiquement. Certes, cela est possible actuellement, mais de façon très timide, puisque quelques pharmaciens et magasins seulement ont recours à ce genre de moyen de paiement. «Mais à l'avenir, cette opération sera élargie de façon exponentielle. C'est une culture à inculquer à nos concitoyens», estime le directeur général de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), M.El Hadj Alouane. Lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, M.Alouane a estimé qu' «il appartient aux commerçants de demander l'installation des appareils adéquats. Ce ne peut se faire du jour au lendemain, puisqu'on note encore certaines réticences de leur part». Idem pour le retrait au niveau des distributeurs automatiques de billets (DAB). Dans cette optique, le directeur général de la Satim est confiant. Le nombre de DAB installés, estimé l'année dernière à 915, atteindra 1893 cette année. D'ici à l'horizon 2010, ce chiffre atteindra la barre des 4000 DAB installés sur le territoire national. «Certes, l'opération se fait à pas de tortue, mais il faudra laisser du temps aux Algériens pour s'adapter à ce genre de technologies», estime M.Alouane. Ce dernier a, en outre, souligné que ce moyen de retrait d'argent commence déjà à connaître un certain essor. Chiffres à l'appui, il indique qu'actuellement plus de 6000 transactions se font quotidiennement à l'échelle nationale. Il faut dire qu'en dépit de l'optimisme affiché par le directeur général de la Satim, il n'en demeure pas moins que les Algériens ne cessent de relever des lacunes, sources de préjudices. Cela se passe, notamment, à la veille de certaines fêtes nationales, religieuses ou autres. Les citoyens désirant retirer leur argent au moyen d'un DAB repartent bredouilles. «Il faut savoir que durant les périodes de pointe, le nombre de transactions atteint les 10.000 par jour», souligne M.Alouane, et de signaler que «le manque de liquidités constaté ne se pose pas à son niveau, mais plutôt aux institutions financières». Au-delà de la relation prévalant entre le client et sa banque, c'est la confiance du client dans ce genre d'installations modernes, qui risque de se voir émaillée. Il est important de signaler, dans ce sens, que de nombreux citoyens se plaignent que leurs cartes soient «avalées» au moment du retrait par les distributeurs automatiques. «Cela arrive sur demande de la banque, pour une raison quelconque, ou si le client se trompe, pour trois fois consécutives, de code. A ce moment, l'appareil bloque la carte», explique M.El Hadj Alouane. Un autre volet signalé par les citoyens: le retrait surévalué. Autrement dit, lorsqu'un client retire une certaine somme, et que sur son relevé bancaire, il découvre une somme supérieure. «Dans ce cas, c'est une erreur technique qui s'est produite et qui sera signalée automatiquement au niveau de notre réseau. Nous nous en chargerons, à notre tour, de le signaler à la banque. Le client, de son côté, devra se rapprocher de son agence bancaire ou postale», précise M.Alouane. Ce dernier indique, toutefois, que ce genre de litiges n'arrive que rarement. Preuve en est, «l'année dernière, nous n'avons enregistré que 160 cas similaires». Tout cela porte atteinte à la stratégie adaptée par la Satim et ses partenaires, notamment celle relative à la vulgarisation du retrait bancaire par carte monétique. Actuellement, 45% des clients n'utilisent pas encore leurs cartes! Beaucoup reste à faire, notamment en matière d'Intranet...