A. A., 18 ans, vient de vivre une déconvenue qu'il n'est pas près d'oublier de sitôt. Elève au nouveau lycée de Souk El Had dans la commune d'Illilten (daïra d'Iferhounène), il vient d'être recalé (admis à refaire la 1re année secondaire) après avoir réussi à passer en 2e année. Comme ce jeune infortuné, ils sont plus d'une cinquantaine à avoir connu le même sort. Pourtant, A. A. s'est inscrit le plus normalement du monde en 2e année, a obtenu le 19 septembre dernier un certificat de scolarité portant le parafe du proviseur et où il est clairement mentionné : « A. A., classe 2e AS, année scolaire 2005-2006 ». Cet élève figure bel et bien dans le procès-verbal des délibérations du conseil des classes sanctionnant l'année 2004-2005. Selon un membre du collectif des parents d'élèves du lycée Souk El Had, cette affaire remonte au début du mois de septembre dernier, lorsque de nombreux parents d'élèves ont été destinataires d'une correspondance, datant du 12 septembre, émanant de la direction du lycée Souk El Had et ayant pour objet la « révision de la décision de passage en année supérieure, d'un niveau à un autre ». Ce courrier, s'appuyant sur « la circulaire du ministre de l'Education nationale n° 296/MEN et datant du 4 juillet 2005 », ainsi que « la correspondance du directeur de l'éducation nationale datant du 6 juillet 2005 », informe les parents que leurs enfants « ayant obtenu une moyenne annuelle inférieure à 10/20 ne sont pas admis en année supérieure », mais admis à refaire leur classe pour l'année en cours. Refusant le sort réservé à leur progéniture, les parents d'élèves ont adressé le 16 septembre une « réclamation » au ministre de l'Education nationale, sollicitant son intervention pour « solutionner ce problème », non sans avoir au préalable rappelé la genèse de l'affaire. En s'appuyant sur le fait que « certaines lois ne sont pas adaptables dans une zone rurale comme la nôtre, privée de tout par rapport à une zone urbaine », suggérant une dérogation. En affirmant vouloir maintenir leur démarche vis-à-vis des autorités, l'un des parents dit « envisager d'avoir recours à la justice pour rétablir la situation ». Pour sa part, le directeur de l'éducation nationale de la wilaya de Tizi Ouzou, qui dit avoir effectivement reçu à trois reprises ces parents, nous répond : « Il existe une circulaire de la tutelle datant de 1997-1998, portant sur l'amélioration de la notation qui préconise de faire évoluer graduellement la moyenne de passage en année supérieure en allant de 8,5 à 9 puis à 10/20. Ce texte avait fixé l'année 2001-2002 comme année butoir pour atteindre l'objectif à 100%. » Notre interlocuteur ajoute : « Mais en 2003, en raison du séisme, nous avons obtenu une dérogation spéciale à effet non durable. Depuis l'année 2004-2005, la moyenne applicable partout et pour tout le monde est désormais de 10/20. » « En ce sens, les 76 élèves du lycée d'Illilten sont admis à redoubler. Et c'est la même chose pour le reste des établissements de la wilaya », précise le responsable de l'éucation qui trouve que ce processus vise à améliorer, à terme, la réussite au bac. Par contre, « il est intolérable de voir des élèves de classe terminale exclus avec une moyenne supérieure ou égale à 9/20. Ceux-ci doivent bénéficier d'une nouvelle chance », conclut-il.