Bien qu'elles concourent actuellement à hauteur de plus de 90% au financement de l'économie nationale, les six banques du secteur public demeurent encore peu efficaces quant à stimuler de manière déterminante l'investissement productif. Afin d'améliorer leurs capacités de financement, en facilitant les conditions d'accès aux crédits pour les entreprises et les investisseurs, l'Etat, actionnaire de ces banques, a décidé récemment de procéder à une opération de recapitalisation, au même moment qu'ont été décidées de nouvelles baisses sur les taux d'intérêt applicables aux crédits. Ainsi, la BADR, la BNA, la BEA, la CNEP, la BDL et le CPA verront désormais le niveau de leurs fonds propres augmenter dans des proportions qui seront à même de leur permettre d'accroître leurs capacités d'octroi de crédits, à la fois en rapport avec l'accumulation des liquidités qu'elles détiennent et dans le respect des ratios prudentiels. Tenues de ne pas dépasser les limites de financement imposées par les normes inhérentes aux ratios de solvabilité et de risques, les banques publiques sont amenées en définitive à recourir à une augmentation de leurs fonds propres afin d'être en mesure de débloquer davantage de crédits à l'économie. Dans cette même optique et aux fins d'améliorer les conditions d'accès au financement bancaire, nombre de banques publiques à grands réseaux ont décidé de procéder, dès le mois d'octobre courant, à de nouvelles réductions sur leurs taux d'intérêt applicables aux crédits à la clientèle. Selon les informations rendues publiques récemment par l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), les taux d'intérêt sur les crédits d'investissement verront ainsi baisser leurs niveaux de 0,25%, passant à un taux pivot de 5,25% contre 7% il y a deux ans. La baisse des taux d'intérêt touche également les crédits d'exploitation, dont le coût sera réduit de 0,5%, en vue de conforter les entreprises dans leur fonctionnement et leur permettre de dégager des résultats financiers améliorés. Pour ce qui est des crédits immobiliers, les taux d'intérêt connaîtront une baisse de 0,25% et se fixeront autour d'un taux pivot de 5,75% pour les épargnants et 6,75 % pour les non-épargnants. A noter que du côté de la CNEP, il a été annoncé, dès le début du mois de septembre, des réductions de 0,50% et de 0,25% des taux d'intérêt débiteurs applicables aux crédits accordés aux entreprises, promoteurs et aux particuliers. La BADR avait pour sa part annoncé une baisse de 0,5% sur ses taux d'intérêt appliqués aux crédits d'exploitation.