Réceptionné en 1990, le lycée polyvalent de Maâtkas (Tizi Ouzou), le premier dans la région, est en proie à une insécurité ambiante. Construit en lisière d'un inextricable bois, l'établissement est ouvert aux quatre vents. La communauté scolaire se trouve ainsi menacée par des fripouilles de tout acabit qui s'y introduisent en toute aisance. L'insuffisance de l'encadrement et du personnel de sécurité n'a fait qu'accentuer davantage le climat d'insécurité dans cet établissement. Il n'est pas rare de voir des chenapans égrillards se dandiner dans la cour du lycée. Ils ne se gênent aucunement à provoquer, menacer et braver, avec une insolence dédaigneuse, élèves et enseignants. Excédés par ces intrusions indues, le personnel du lycée a tiré, à maintes reprises, la sonnette d'alarme à travers une litanie de requêtes adressées à qui de droit. Autant prêcher dans le désert ! Le dernier incident en date a failli coûter la vie à un adjoint d'éducation. C'était le 5 octobre quand un individu s'était introduit subrepticement dans l'enceinte scolaire avant de se faire remarquer dans la cour de l'établissement. « L'adjoint de l'éducation qui a interpellé l'intrus a été insulté puis agressé par ce dernier. Il n'a dû son salut qu'à la prompte intervention de ses collègues », a noté le collectif des enseignants dans une déclaration-pétition transmise à notre rédaction. Selon les requérants, l'établissement baigne, depuis des années, dans un climat délétère et cela se répercute négativement sur le rendement des enseignants et des élèves. « Nous avons saisi, plusieurs fois, la direction de l'éducation pour mettre un terme à cet embrouillamini. Mais nos correspondances sont restées lettre morte », se plaignent-ils. On pourrait parier que le coût de la muraille qui devrait protéger l'honneur et la sécurité de l'établissement ait été comptabilisé dans les factures de l'entreprise réalisatrice ! Et l'on s'interroge dès lors sur le nombre de vies humaines que coûtera un mûr de clôture. Parfois, faut-il le dire, ce sont même les pouvoirs publics qui « organisent » l'insécurité dans les établissements scolaires en diminuant toujours les moyens humains de l'encadrement, en planifiant l'augmentation de la charge de travail et en dégradant les conditions d'exercice. Avec de telles déficiences, on ne doit plus s'interroger sur les résultats étriqués des élèves et du rendement pédagogique parfois décevant de leurs enseignants.