Les badauds trouvent chaque nuit, après le ftour, le plaisir de la promenade nocturne. Les boulevards ne se vident qu'à une heure très tardive de la nuit Durant toute la période d'été, notamment les mois de juillet et août, et principalement la nuit, la ville de Bouira connaît un net regain d'animation. En effet, si pendant les journées, la nonchalance, la fatigue et les «nerfs», dus au carême et à la canicule, prédominent à tel point que les rues sont quasiment désertes, il n'en est pas de même après la rupture du jeûne. Les grandes artères de la ville s'animent et une formidable ambiance se crée. Il faut dire que la fraîcheur nocturne et les nouvelles commodités contribuent grandement à l'évacuation du stress subi durant la journée. Ainsi, la grande rue qui va de la rue Lala Fatma N'Soumer en longeant le siège de la wilaya jusqu'au bassin à jet d'eau du lotissement Harket, est, comme à son habitude, depuis quelques années, et en cette période estivale, bondée de monde des deux sexes et de tous âges. On y erre allégrement au gré de la clémence du temps en consommant des glaces rafraîchissantes. Bien que les travaux, élargissement des routes et réfection des trottoirs avec leurs nouveaux pavés, ne sont pas encore achevés, les badauds trouvent chaque nuit, après le ftour, ce plaisir de la promenade nocturne. C'est devenu une habitude. De tous les quartiers de la ville et même des localités avoisinantes, comme Aït Laâziz, Taghzout, Haïzer, El-Asnam, Aïn Lahdjar, Aïn Laloui et Aïn Bessem, on y vient, pour certains en famille, passer quelques heures de détente et de repos. Ce n'est que tard dans la nuit que ce nouveau boulevard commence à se vider. Mieux encore, de l'autre côté, plus précisément à la cité Ouest, l'animation et l'ambiance sont plus perceptibles car plus grandes. En effet, depuis que le nouveau jardin, baptisé au nom de «Gouizi Saïd», à la mémoire de ce martyr de la ville de Bouira et situé face au siège de la wilaya, versant nord, a été ouvert au large public, l'affluence, quotidiennement, bat tous les records.
Jardin d'été Le jardin en question, qui a remplacé les bidonvilles qui s'y trouvaient, est tout ce qu'il y a d'extraordinaire et où les familles qui s'y rendent, passent de très bons moments. Juste après la rupture du jeûne, ce nouvel espace est envahi par une multitude de gens. D'abord ceux qui habitent aux alentours puis, au fil des minutes, on y vient de partout. «Nous venons chaque nuit depuis le début du Ramadhan, nous dira un citoyen, venu en famille de Taghzout, et croyez-moi, nous passons d'agréables moments car en plus de la beauté du site et la sécurité qui y règne, nous nous reposons et nous dégustons des glaces ou du thé et des amuse-gueules». D'autres familles de Bouira, mais aussi de Aïn Bessem et de Haïzer que nous avons sollicitées, abondent dans le même sens et tiennent à exprimer toute leur satisfaction. Mieux encore, les familles sont prioritaires pour occuper les bancs situés dans le jardin même si les places sont déjà prises par des jeunes. Les agents de sécurité et autres vigiles n'hésitent pas à demander à ces jeunes de leur céder la place. Dans beaucoup de cas, cela se fait d'une manière tout à fait normale et sans heurts car ces jeunes accèdent à la demande. L'animation à Bouira ne se limite pas à ces deux endroits. En effet, aux environs du stade olympique et tout au long des larges trottoirs jouxtant la salle OMS et la piscine semi-olympique, des jeunes et des moins jeunes, de sexe masculin, ceux-là, s'adonnent à une autre forme de loisirs et de distraction. Les jeux de dominos et de la belote. Ils sont là jusqu'à une heure très tardive de la nuit.