Un petit ftour et tout le monde dehors Une ambiance nocturne, qui rappelle les belles années d'Alger la Blanche, renaît à l'occasion du mois de Ramadhan. Il est à peine 21 heures quand les rues et boulevards de la capitale sont investis, au cours de cette nuit de Ramadhan, par des familles entières. L'appel à la rupture du jeûne était attendu avec soulagement et impatience. Quelques minutes plus tard, tous les coins de la capitale enregistraient un afflux de citoyens. Enfants, femmes, couples et groupes d'individus prennent en effet d'assaut les rues de la capitale. L'ambiance bat son plein et commence à donner lieu à une atmosphère festive. Aussi, faut-il le dire, la sécurité et la paix sont à l'ordre du jour. Depuis le premier jour de Ramadhan, la capitale a été, avons-nous appris, placée sous haute surveillance par les services de sécurité. Des rondes et patrouilles régulières sont observées à travers tous les quartiers et boulevards d'Alger. Les citoyens n'ont donc pas à s'inquiéter. A la place Maurice-Audin, à la rue Didouche Mourad, à Hassiba Ben Bouali, à l'esplanade de la Grande-Poste. A la place Emir-Abdelkader, à Bab El Oued ou encore tout le long du Front de mer, soit du jardin Sofia, à la rue Zighoud-Youcef jusqu'à El-Kettani, les soirées en ce mois de Ramadhan prennent de plus en plus de couleurs chez les Algérois. Place El-Kettani La place El-Kettani est devenue, durant ce mois sacré, l'une des places prisées par les familles algéroises, témoignent bon nombre de citoyens. Il est à peine 21h30, quand de nombreuses familles se sont installées dans les cafés-terrasses de la placette faisant face à la belle plage au sable fin de Remila. Si elles sont venues si tôt, c'est sûrement pour dénicher une place avec toutes les commodités nécessaires. Donc, jusqu'à des heures tardives de la nuit, l'esplanade adjacente au manège de la place El-Kettani est investie par des familles avec leurs bambins. Le manège attire, avons-nous constaté, beaucoup de familles. Les enfants accompagnés de leurs parents arrivent en groupes. Chaque enfant choisit son manège. La volonté des enfants fait la loi! Les parents cèdent devant les sollicitations de leurs enfants réclamant un tour de manège, où ils trouvent leurs grands plaisirs profitant des différents jeux organisés. Outre le manège qui attire les familles, les cafés avec terrasses sont aussi prisés par celles-ci qui organisent leurs rencontres nocturnes autour des tables donnant sur la mer et dégustent, pour la circonstance, des glaces et consomment des rafraîchissants en cette période estivale. Il en est de même à la place Emir-Abdelkader. La terrasse du Milk Bar est, elle aussi, envahie par les familles algéroises. Celles-ci y viennent pour déguster des glaces. L'un des serveurs n'a pas d'ailleurs caché sa surprise devant ces changements de rythme survenus depuis la veille de ce mois sacré. «Les clients se précipitent pour avoir une place et manger les glaces. Ça fait bien des années depuis que je n'ai pas assisté à cette ambiance festive, où femmes et hommes se promènent durant la nuit à Alger», témoigne le serveur, relevant, pourtant, qu'Alger a été depuis longtemps boudée le soir par les Algérois. Et de poursuivre sur sa lancée: «Cette année, le Ramadhan, c'est autre chose! Il est devenu, visiblement, une occasion pour les Algérois de renouer avec l'ambiance nocturne, longtemps abandonnée». En effet, tout porte à croire que cette année, le Ramadhan enregistre des foules plus nombreuses par rapport aux précédents. Randonnées nocturnes De nombreuses familles préfèrent, quant à elles, se balader dans les rues d'Alger en toute tranquillité, vu la présence très rassurante des services de sécurité. Avant-hier, notre petite tournée nocturne nous a menés dans plusieurs rues et quartiers de la capitale, où nous avons rencontré de nombreuses familles se promener et s'adonner à des randonnées, histoire de se dégourdir les jambes et prendre une bouffée d'air et ressentir la fraîcheur qui se dégageait de la Grande Bleue. «Faire des randonnées en couple ou en groupes d'amis ou en famille tout le long des grands boulevards de la capitale crée une grande affluence, durant ce mois sacré. Elle augmente chaque jour, elle semble pratiquement doubler en un mois», souligne un policier à la rue Didouche Mourad. Selon lui, il y a bien des années, que les familles algéroises ne sortent plus en promenade la nuit, mais cette année, la capitale offre un nouveau look et donne l'impression qu'elle se met en fête dès la rupture du jeûne et ce, jusqu'à 2h ou 3h du matin. «J'ai l'impression que les gens vivent plutôt la nuit», dit-il, enthousiaste. En certains endroits de la capitale, des marchands et même des supérettes ferment à des heures tardives de la nuit avant que tout le monde ne regagne enfin son foyer après une longue nuit de défoulement. Cette année, le Ramadhan a un goût très particulier pour les Algérois. Une virée à Alger donne, en effet, l'impression que la capitale a bel et bien renoué avec l'animation nocturne en ce mois sacré, après bien des années de disette... Une ambiance nocturne qui rappelle les belles années «d'Alger la Blanche».