Ce sont des jeunes universitaires désespérés, acculés à travailler pour un salaire de misère situé entre 6 000 et 8 000 DA qui sollicitent la prise en charge de leurs doléances. A Ouargla comme à Hassi Messaoud ou à Touggourt, mais aussi au niveau de toutes les APC, où la plupart d'entre eux ont été dispatchés pour renforcer la composante humaine instruite des services communaux, l'attente du salaire est longue. Ce type d'embauche règle bien le problème de l'oisiveté et du chômage dont souffrent la plupart des universitaires de la wilaya qui ne trouvent pas d'autre possibilité de travail. Mais à quel prix ? La wilaya de Ouargla a bénéficié de 2530 postes pour la seule année 2005 avec un taux d'embauche effective de 88%, selon les services de l'emploi. 1494 parmi eux ont été directement affectés aux communes dépourvues de personnel, précise Bakhti Mohamed, chef de service au niveau de la wilaya de Ouargla, tandis qu'une partie moins importante a été affectée à l'enseignement afin de combler le manque d'enseignants, notamment dans les langues étrangères. Ce responsable précise, en outre, qu'une forte demande a été enregistrée depuis la rentrée sociale, la tendance s'explique par le sortie de nouveaux diplômés de l'université qui se mettent directement en quête d'emploi. Les contrats dans le cadre du préemploi distribués avec largesse par le ministre de la Solidarité nationale depuis les émeutes de Ouargla sont en fait la seule échappatoire et l'unique dispositif permettant une embauche directe, même si le salaire reste en deçà des besoins d'un travailleur. L'autre donnée annoncée par les services de l'emploi est l'élargissement du recrutement au secteur économique. C'est ainsi qu'une décision du wali est venue confier à l'agence locale de l'emploi le recrutement d'une première tranche de 100 jeunes diplômés dans différents postes ouverts dans les entreprises pétrolière de Hassi Messaoud. L'administration de l'emploi signale, d'autre part, qu'une tranche des salaires en retard sera versée avant l'Aïd El Fitr tout en précisant que ce retard n'est pas dû à sa propre défaillance, mais à celle des APC qui tardent à transmettre les fiches de pointage et même les dossiers administratifs des employés. Les travailleurs, quant à eux, se retrouvent entre le marteau et l'enclume : travailler sans salaire ou attendre que les choses s'améliorent. Ils espéraient qu'après tant de retard, un rappel conséquent qui ne saurait dépasser les 48 000 DA pour la plupart d'entre eux allait leur être versé, vain espoir... Reste à souligner que le dispositif en question prévoyait au départ un recrutement d'une durée déterminée, à savoir 18 mois, suite auxquels l'entreprise devait soit prolonger le contrat de six mois supplémentaires pour s'assurer de l'efficacité de l'employé, ce qui équivalait à une période d'essai, ou carrément le confirmer dans son poste, mais la vérité est que la majorité se retrouvent en préemploi pour très longtemps...