Lors de l'examen de la situation du secteur éducatif, l'APW, réunie en session d'automne, n'a pas manqué de mettre de la sévérité tant dans son rapport que lors du débat en plénière. Ainsi, nombre d'intervenants sont revenus sur les faibles résultats du baccalauréat 2005, rejetant toute pertinence à la peu convaincante justification développée par les responsables de la Direction de l'éducation (DE), une parade consistant à dire que le recul n'était pas propre à Témouchent. « Ce recul peut être admissible, à la rigueur dans le pourcentage d'admis, et en cela le phénomène est national, mais alors pourquoi un recul à la 15ème place alors que nous caracolions depuis plusieurs années aux premières loges ? ». Cette admonestation de la part des élus trouve appui dans le fait que leur assemblée a constamment soutenu les avancées réalisées par le secteur, notamment à travers le vote du quart de son budget au profit de l'éducation, un niveau de dépenses qu'aucune wilaya à travers le pays ne consent. Par ailleurs, au titre de ce soutien, il a été relevé que malgré les 21 millions de DA dépensés au bénéficie du transport scolaire, au profit de 8 145 élèves, celui-ci est mal assuré ou pas du tout, selon les zones. Sur un autre registre, la DE a été épinglée pour tromperie dans le dessein d'abuser l'opinion sur le niveau de développement du secteur. Ainsi, pour ce qui est de la réalité du primaire, il lui est reproché, à travers un biaisé calcul statistique, de baisser de façon flatteuse le taux d'occupation des locaux alors que la double vacation existe en nombre d'écoles, que le sureffectif des classes est toujours là, qu'en d'autres écoles des locaux sont inutilisés et des écoles sont fermées. Tricherie sur les statistiques Le constat a établi l'absence de maîtrise de la carte scolaire, un déficit qui donne à croire que les responsables de l'éducation établissent leurs projections en matière de constructions scolaires sans tenir compte de ce qui est décidé en matière de développement urbanistique des localités de la wilaya. Toujours en matière de tricherie sur les statistiques, cette fois concernant le secondaire, les élus se sont étonnés que la DE ait annoncé l'existence de 16 lycées dont un nouveau pour la rentrée 2005 alors qu'il n'y a eu que 15 qui ont effectivement ouvert, le 16ème étant encore en chantier. A cet égard, ils réprouvent que les locaux du nouveau lycée non ouvert aient été comptabilisés comme fonctionnels pour déclarer qu'il existe 26 élèves par classe en moyenne. « Pourquoi alors ne pas calculer le TOL (taux d'occupation des locaux) tant pour le primaire que le secondaire, sur la base du nombre de locaux effectivement utilisés ? », a avancé un élu. Abordant la question de l'entretien des établissements et de leur équipement, l'APW s'est étonnée de l'absence de travaux de réfection pour 2005 alors que de nombreux établissements en ont besoin. De même, elle a relevé le fait que des établissements nouvellement livrés continuent d'être lestés dans leur fonctionnement par le poids des réserves relevées lors de leur réception. Pour ce qui est des équipements (tables, chaises, tableaux, etc.), l'assemblée a dénoncé leur vol, leur dégradation et leur prêt à des particuliers, à l'occasion de la célébration de mariages. De même, elle s'est émue que certaines écoles continuent de fonctionner avec un équipement juste bon à réformer, un équipement hypothéquant forcément la qualité de l'acte pédagogique. D'autres carences ont été relevées en matière de santé, de cantines scolaires et de chauffage. Signalons qu'une proposition a été faite relativement à la création d'un fonds de wilaya pour le manuel scolaire au profit des indigents, un élu ayant relevé que la déperdition scolaire trouve également une origine dans le fait que des élèves décrochent faute de disposer de manuels.