Bizarre, la commission ministérielle venue enquêter sur des dépassements dans un CEM, relatifs à plusieurs cas de falsifications de bulletins de notes, chose débusquée par des enseignantes intègres, n'en a trouvé qu'un cas, et en plus, à la direction de l'éducation, on minimise ce seul cas. Très grave, ce qui se passe. L'on comprend maintenant pourquoi nos enfants ont le plus bas niveau au monde. Autre paradoxe, c'est le fait qu'au lieu de sanctionner les responsables de ces dépassements, ce sont les enseignantes bénévoles, à l'origine de cette révélation, qui sont malmenées. Le conseil de discipline devant lequel devaient passer, hier, trois enseignantes du CEM Fadila Saâdane, conformément au rapport émis par la commission ministérielle, a été reporté à une date ultérieure pour des raisons qui demeurent inconnues et mystérieuses. Les enseignantes n'en ont été informées que lorsqu'elles se sont présentées à la direction de l'éducation. Alors qu'un membre de la commission paritaire, professeur au lycée, n'a pas été informé lui-même de l'ajournement du conseil, nous affirment des sources sûres. Le directeur du CEM, partie prenante du conflit, était par contre au courant de tout. Il nous a fait savoir que l'une des trois enseignantes en mathématiques, figurant parmi les professeurs protestataires ayant saisi le directeur de l'éducation sur, notamment «des dépassements sur des falsifications des bulletins des élèves», sera mutée, aujourd'hui, vers un autre établissement scolaire, sis à Zighoud Youcef. Celle-ci devait passer devant le conseil de discipline «par nécessité», ce qui reste tout à fait ambigu, au même titre que les deux autres enseignantes impliquées dans les cas de falsifications des notes reportées sur les bulletins des élèves de la 4ème. En effet, les 12 enseignants avaient dénoncé, quand même, «18 cas de falsification dont 7 faites par le directeur du CEM». Selon des sources dignes de foi, le directeur de Fadila Saâdane, entendu par les membres de la commission ministérielle, avait précisé que «le rajout des points se faisait en concertation et que cela n'a rien à voir avec la falsification». Ce même directeur devra comparaître devant le conseil de discipline le 6 octobre prochain conformément au rapport de la commission ministérielle, et de subir «une sanction de 3ème degré; c'est-à-dire une mutation obligatoire», selon les termes du rapport de la commission ministérielle. Il lui a été reproché «d'avoir participé à des falsifications, autorisé des cours supplémentaires, effectué illégalement des ponctions sur salaire des travailleurs, et d'avoir mal géré l'établissement, administrativement et pédagogiquement, ce qui a négativement affecté le travail du personnel». Interrogé sur cette comparution, le directeur du CEM a dit que tout cela est faux.