La menace de suspension de la FAF par la FIFA de toutes compétitions organisées sous son égide est grande. La lettre que la FIFA a adressée à la FAF, le 28 octobre dernier, ne laisse planer aucun doute sur cette issue inéluctable. En effet, suite à la réunion de la commission des associations, la veille à Zurich, celle-ci « a décidé de recommander au comité exécutif de la FIFA de ne pas reconnaître les prochaines élections prévues le 22 décembre prochain pour désigner les prochaines instances de la FAF, si ces élections ne se tiennent pas sur la base des statuts actuels ». A travers cette déclaration, la FIFA signifie (clairement) son refus d'accepter que de nouveaux articles consacrant l'intervention des pouvoirs publics soient introduits dans les statuts de la fédération. La commission des associations cible les dispositions contenues dans le décret en question qui prévoient le passage de 10 à 30% du quota de représentation du ministère de la Jeunesse et des Sports et la limitation à un nombre de mandat des instances élues des fédérations. Pour la FIFA, les dispositions visées « constituent une violation des principes d'indépendance définis par les statuts de la FIFA ». La commission des associations, présidée par le Russe Viacheslave Koloskov, a débattu, lors de sa réunion jeudi à Zurich, des conséquences (fâcheuses) que les deux articles incriminés du décret 05-405 de la loi 04-10 pourraient avoir sur le fonctionnement de la FAF. La FIFA a un avis (tranché) sur la question. Elle le précise bien dans sa lettre adressée à la FAF le 20 octobre, tout en précisant qu'elle « ne remet en aucun cas le droit des autorités publiques de chaque pays de définir le cadre légal des activités fédérales ou de contrôler l'utilisation des fonds publics qu'elles mettent à la disposition de ces mêmes fédérations, la FIFA ne peut accepter que soit violé un principe fondamental de l'organisation du mouvement sportif international ». Cette lettre renseigne parfaitement sur la détermination de la FIFA à faire respecter ses statuts par ses membres. Quiconque ne s'y conformera pas s'exposera à des sanctions. La FIFA a déjà suspendu des fédérations de toutes compétitions pour infraction des statuts. Aujourd'hui, la FAF est dans une situation inconfortable qui risque de déboucher sur un bannissement au plan international si les deux dispositions évoquées dans le décret ne sont pas retirées.