Le syndicat de l'Entreprise des industries électroniques (ENIE) tire la sonnette d'alarme quant à la situation «hasardeuse et imprécise qui guette le devenir de l'entreprise», précise-t-il dans un communiqué adressé, hier, à notre rédaction. Les syndicalistes de l'ENIE qui reste le moteur de la branche électronique en Algérie s'inquiètent du gel, depuis décembre 2009, de la résolution du Conseil de participation de l'Etat (CPE) prévoyant un ambitieux plan de développement de l'entreprise (500 milliards de centimes). «Nous avons été surpris fin décembre 2009 par le gel de cette résolution (…) Pourtant, le ministre de l'Industrie nous a adressé une correspondance en 2010, nous informant que le plan de développement de l'entreprise ENIE sera étudié avant la date butoir de février 2010», selon le syndicat de l'ENIE. Les promesses (non tenues) de l'ex-ministre, Abdelhamid Temmar, portaient sur la création d'un pôle industriel électronique national à Sidi Bel Abbès, l'effacement des dettes de l'ENIE et la relance de l'investissement avec la diversification de la production. Selon les syndicalistes, il s'agissait aussi de lancer de nouveaux produits porteurs, tels les cartes mères, les panneaux photovoltaïques (énergie solaire), les circuits imprimés et les appareils de télésurveillance, en plus de l'intégration récente du téléviseur LCD. «Nous terminons l'année 2010 dans deux mois et aucun rendez-vous n'est pris pour prendre en charge le plan de développement de notre entreprise comme promis», révèle, sceptique, le secrétaire général du syndicat, Ouafi Noureddine. Celui-ci rappelle que le plan social exécuté par l'entreprise et qui s'est traduit par le départ en retraite anticipée de 719 travailleurs en 2010 constituait l'une des conditions de relance de l'activité à l'ENIE. Le plus important pôle industriel de l'Ouest, avec ces 1400 travailleurs, risque l'asphyxie et une nouvelle détérioration du climat social dans les prochaines semaines, en l'absence de mesures appropriées des pouvoirs publics.