Une famille de Ouadhias (wilaya de Tizi Ouzou) se trouve à la rue depuis plusieurs semaines. Le père de cette famille de quatre enfants, Mohamed Yahi, est dans une détresse indescriptible. Sa demande de logement social, qui date de plusieurs années, n'a pas eu de suites favorables de la part des autorités locales et de l'OPGI. La secousse tellurique de mai 2003 a sérieusement endommagé sa modeste maisonnette en toub. M. Yahi raconte : « J'ai entrepris des démarches auprès de la daïra de Ouadhias et celle-ci avait constitué une commission pour enquêter sur l'état de ma maison. Un individu se présenta alors à la daïra pour prétendre un litige sur la propriété de cette misérable maison. Sans vérification, la secrétaire déchire mon dossier. J'ai dû présenter plus tard une décision de justice en ma faveur, mais on n' a rien voulu savoir. Je suis victime d'une hogra. » Sinistré et sans emploi, M. Yahi adresse une correspondance à la présidence de la République, au cabinet du wali et de nombreuses autres au chef de daïra. Pour lui, toutes ses doléances sont bloquées à la daïra. En désespoir de cause, il s'est adressé à notre bureau pour alerter l'opinion publique et tenter de sensibiliser les responsables sur son cas. Mohamed Yahi ajoute : « J'ai vécu avec ma famille dans ma maison jusqu'au tremblement de terre de 2003. Ensuite, j'ai été logé chez mon frère jusqu'à ces dernières semaines. A cause de l'intenable promiscuité, j'ai été contraint de quitter le domicile de mon frère ». La famille de Mohamed Yahi vit aujourd'hui dans l'errance. Devant le mur de silence dressé par les autorités, M. Yahi continue de nourrir l'espoir d'avoir un jour un toit décent.