Les services agricoles prévoient des récoltes de 18 quintaux à l'hectare, confortant les espérances des propriétaires des oliveraies. Sachant que la campagne oléicole sera longue cette année, les paysans se sont mis au travail très tôt pour ne pas être pris de court. De Takhoukht à Aïn El Hammam, domaine de l'olivier par excellence, les champs grouillent de monde. Les branches des oliviers, tellement chargées, ploient sous le poids des fruits, jusqu'à toucher le sol par endroits. Les estimations concernant la présente récolte prêtent à l'optimisme. Ainsi, les responsables agricoles de la daïra de Aïn El Hammam s'attendent à l'une des récoltes les plus importantes de ces dernières années. Leurs prévisions de l'ordre de dix-huit quintaux à l'hectare confirment les attentes des paysans qui espèrent rattraper le déficit de l'an dernier où la récolte n'avait pas dépassé quatre quintaux à l'hectare, voire moins pour certaines oliveraies. Dans les champs, c'est le branle bas de combat. C'est en famille que les montagnards procèdent à la cueillette des olives. Les propriétaires des champs d'oliviers, accompagnés de la quasi-totalité des membres de leurs familles, profitent au maximum de chaque belle journées de ce mois de novembre pour cueillir les olives noires ou violettes alors que celles tombées à terre sont déjà ramassées et entrées. Tant que durera la campagne, les parents, accompagnés de leurs enfants, passent leurs fins de semaines, ainsi que leurs vacances, à récolter les olives dans les propriétés, généralement situées au bas de la vallée. Du matin au soir, telles des fourmis, ils ne se lasseront pas de remplir des sacs qu'ils transporteront au pressoir, le moment venu. Pour ceux qui disposent de grandes propriétés, la récolte s'étale habituellement de novembre à mars. Cependant, à voir les quantités de fruits qui pendent des arbres, on est tenté de croire que la saison 2010/2011 durera plus que de coutume. Cependant, «Si la tâche s'avère ardue, le résultat est garanti», nous dit un paysan qui estime sa future récolte à un millier de litres d'huile. «La nature nous a gratifiés de ses bienfaits. Nous devons en profiter», ajoute-t-il. «Cette année la vente de l'huile compensera le manque à gagner de la saison écoulée», pense son voisin. Comme chaque année, la campagne de sensibilisation initiée par les services agricoles, préconise la cueillette des fruits avant qu'ils ne deviennent noirs, pour sauvegarder la qualité de l'huile et surtout éviter que la mouche de l'olive ne s'incruste dans le fruit. D'après des spécialistes, la mouche s'est encore installée cette année, même si la menace sur la récolte est en ce moment limitée. Les retardataires qui attendront que les olives noircissent entièrement, risquent de voir le vers «piquer» leurs fruits et l'huile qui en sortira prendrait un goût acide.