Le mot de la fin n'a toujours pas été donné sur l'affaire du non-jeûneur d'Oum El Bouaghi, seul non-jeûneur qui n'a pas été relaxé parmi tous ceux qui ont été arrêtés l'été dernier. Farès Bouchouata a écopé de deux ans de prison ferme qu'il purge depuis le 17 octobre dernier, alors qu'une vive polémique entoure les faits qui lui sont reprochés. Me Sabeg, avocat de l'accusé, atteste que dans son jugement définitif, la cour d'Oum El Bouaghi avait retenu deux chefs d'inculpation contre lui : atteinte à un précepte de l'Islam pour non-observation du jeûne et détérioration de biens d'autrui (survenu au commissariat lors de son arrestation suite à des coups qui lui ont été assénés par les policiers, selon le récit qu'en a fait Farès à son avocat). Le procureur général près la cour d'Oum El Bouaghi soutient de son côté que seule la détérioration des biens d'autrui a été retenue contre lui et qu'un lapsus juridique s'est glissé dans le prononcé du procès qui devait être corrigé. Version contredite par Me Sabeg qui, s'appuyant sur ses vérifications auprès du greffier et dans le dispositif du procès connu la semaine dernière, affirme que la réalité du verdict est tout autre. Près de six semaines se sont écoulées depuis le jugement définitif, mais l'arrêt du procès n'est toujours pas signé, accentuant le flou qui caractérise cette affaire. Une procédure jugée «anormale» selon plusieurs spécialistes juridiques.