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«Donner une voix à beaucoup d'artistes qui n'avaient pas droit au chapitre» Meskini Seghir. Secrétaire général du syndicat des artistes de théâtre marocains
Auteur à succès de pièces de théâtre tirées presque toutes du patrimoine populaire maghrébin, et scénariste incontournable dans les mondes du cinéma et de la télévision marocaine, Meskini Seghir, l'actuel secrétaire général du syndicat des artistes de théâtre, a été très proche de nos dramaturges Ould Abderrahmane Kaki et Abdelkader Alloula. Il en parle avec fierté et pense que nos illustres artistes ont été pour beaucoup dans la création d'une forme de théâtre spécifiquement maghrébine. A ce propos, il compte organiser pour bientôt une rencontre internationale sur l'influence de la «halka» sur le théâtre maghrébin. -A quand remonte la création du syndicat des artistes de théâtre marocains ? En 1993, tout de suite après la lettre royale adressée par feu Hassan II aux Collectivités locales où il leur demandait de réserver 1% de leur budget annuel au soutien de la pratique théâtrale dans leurs circonscriptions administratives. -Concrètement, comment êtes-vous organisés aujourd'hui ? Elus par nos confrères pour une durée de trois années, nous disposons d'un secrétariat national et de délégations régionales dans une bonne douzaine de grandes agglomérations du royaume. -Quel doit être le profil de celui qui veut adhérer chez vous ? L'adhérent se doit d'être praticien du théâtre (acteur, auteur, metteur en scène) avec un certain nombre d'œuvres prouvées par ses confrères de la profession et se doit surtout de posséder sa carte d'artiste. -Qui délivre la carte d'artiste ? Elle est délivrée par une commission mixte qui comprend aussi bien des membres du ministère de la Culture que des représentants du monde du théâtre, du cinéma, des arts plastiques, des arts liés à la photo, à la musique ainsi qu'à la littérature versée dans le domaine. A combien estimez-vous aujourd'hui le nombre d'artistes possédant leur carte d'artiste ? Le chiffre tourne autour de 400 membres. -A quoi sert-elle ? A être surtout reconnu dans notre spécificité, à être reconnu comme partie prenante dans les décisions qui concernent nos activités, à avoir une couverture sociale capable d'atténuer les affres des plus fragiles matériellement d'entre nous. -Qu'elle est, au jour d'aujourd'hui, votre principale revendication à l'endroit de la puissance publique ? Que la lettre royale de 1993 soit appliquée. Savez-vous que le 1% demandé par le roi en guise de contribution représente environ 12 milliards de centimes par année. Une somme qui, s'il elle venait à être versée aux praticiens de l'art, réglerait l'essentiel des problèmes que l'on rencontre actuellement pour faire aboutir nos projets culturels. -Estimez-vous avoir fait beaucoup pour les artistes de théâtre qui vous ont élu ? Il reste encore énormément de choses à faire, mais nous croyons humblement avoir réalisé l'essentiel : donner une voix à beaucoup d'artistes qui n'avaient pas droit au chapitre. Nous sommes plus visibles aujourd'hui et, à mon sens, c'est plus qu'important.