Le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), Ali Sadmi, a plaidé, hier, pour la cotation en bourse des obligations à destination du grand public lors d'un séminaire organisé hier à l'hôtel El Aurassi sur l'organisation et le fonctionnement de la Bourse. D'après lui, cette opération offre plusieurs avantages aux entreprises qui ont recours au marché obligataire. Il en est ainsi du « coût de la bourse qui pourrait servir de référence sur le marché de gré à gré », a-t-il dit en substance. Si les obligations sont cotées en bourse, il y aurait plus de transparence, a-t-il indiqué. « Si chaque banque fait son marché, l'investisseur va se retrouver avec une pluralité des prix et ne saura plus à quel banquier se vouer », a-t-il ajouté. Il estime de ce fait qu'il est impératif que « le titre placé sur le public soit coté en bourse » même si, a-t-il poursuivi, la législation n'oblige pas l'émetteur d'une obligation à le faire. Pour lui, la Bourse d'Alger doit avoir « un petit droit de regard ». M. Rahni, directeur général de la Société de gestion des valeurs mobilières (SGVM), a abondé dans le même sens tout en citant le cas de la Société nationale d'électricité et du gaz, Sonelgaz, dont l'emprunt obligataire a été lancé avec l'assistance de la Banque nationale d'Algérie. « La BNA a affirmé être en mesure de racheter toute l'émission de Sonelgaz qui est de 15 milliards de dinars. Si tous ceux qui ont acheté veulent vendre aujourd'hui, la BNA qui s'est engagée à les racheter devra tenir son engagement. Avec un tel montant, elle ne peut que violer les règles prudentielles. Les banques, en vertu de ces règles, c'est-à-dire le ratio de division des risques, ne peuvent pas placer tout dans un seul panier. Car si elle rachète elle-même toute l'émission de Sonelgaz, elle se retrouvera détentrice d'une créance sur cette entreprise. Ce qui est beaucoup pour elle, car les règles prudentielles lui permettent de mettre deux, trois voire cinq milliards de dinars mais pas plus », a-t-il argumenté. Selon lui, le fait que l'emprunt obligataire de Sonelgaz se soit passé de la Bourse présente « des dangers », a-t-il souligné. « La BNA est dans ce cas de figure accompagnateur d'émetteur, elle est aussi IOB (intermédiaire en opération de bourse), elle fait les cotations et est acheteur de titres. Or, ce sont des fonctions incompatibles », a-t-il observé. Paul-François Dubroecq, ancien directeur responsable des relations internationales d'Euronext, a signalé, pour sa part, que le processus du marché repose sur trois phases, à savoir la négociation, la compensation et garantie ainsi que le règlement-livraison. « Pour la Bourse d'Alger, c'est la phase centrale, la compensation-garantie en l'occurrence qui doit être construite », a-t-il affirmé à ce propos. Le fonds de garantie doit être alimenté par les intermédiaires, a-t-il relevé. « Les banques qui jouent le rôle d'intermédiaires sont appelées à mettre en place ce fonds de garantie en attendant la création de la chambre de compensation et de garantie », a renchéri M. Sadmi, président de la Cosob. Il est à signaler que le séminaire se poursuivra aujourd'hui et prendra fin demain.