L'Agence des Nations unies pour le Développement Industriel (ONUDI) a lancé un programme de formation à l'intention de plusieurs départements ministériels sur une méthodologie de contrôle des produits alimentaires. Cette action rentre dans le cadre d'un projet d'un montant d'un million de dollars financé par le gouvernement italien. L'objectif de ce cycle de formation est de faire connaître la technique américaine de prévention HACCP (analyse des risques, contrôle des points critiques). Selon les explications de Alessandro Parlatore, représentant de l'ONUDI en Algérie, « ce système permet d'examiner un processus dans une industrie pour déterminer où il y a des risques majeurs liés à la santé et la production alimentaire ». D'après lui, avant d'aborder la question de la production, il est nécessaire au préalable de se pencher sur le contrôle de ce processus. Pour lui, il est important d'introduire cette culture à deux niveaux. L'administration doit être la première ciblée, car elle est l'instrument de contrôle et de régulation. Cette première étape sera suivie par l'organisation de quatre séminaires à destination des opérateurs économiques concernés et les agents administratifs qui interviennent à l'échelle locale. La deuxième étape sera de faire des diagnostics au sein des entreprises pour, a-t-il souligné, faire le point de la situation de l'application de la méthode HACCP. Les initiateurs de ce programme espèrent aboutir progressivement à la généralisation de cette technique à travers tout le territoire national. M. Parlatore a fait savoir que des études sur le volet de l'industrie agroalimentaire ont été faites dans le sillage de la création d'un centre des technologies de l'agroalimentaire. Ces études ont mis an avant la nécessité de recourir au système HACCP. « Dans des pays dont la capacité de production est en transition comme l'Algérie, on peut être confronté à des problèmes. Mais votre pays fait beaucoup d'efforts pour les prendre en charge. On a une prise de conscience et c'est un bon début », a-t-il estimé. Docteur Ahmidou Ouaouich, expert au sein de l'ONUDI, a, pour sa part, affirmé que « les pouvoirs publics doivent donner un signal politique très fort pour l'adoption du système HACC », avant d'enchaîner : « Il faut absolument le faire appliquer et le développer. » Les autorités sont appelées à consacrer un budget bien défini, a-t-il préconisé. Il recommande vivement l'application de la norme de la sécurité sanitaire ISO 22000. Celle-ci est venue combler un vide en la matière. « Avant il y avait l'ISO 9000 qui concerne plus la gestion de l'entreprise et l'ISO 17 000 pour les problèmes de l'environnement », a-t-il dit en substance, tout en signalant que cette norme constitue une garantie de plus pour les opérateurs qui se lancent dans l'exportation. Selon lui : « Elle est l'exigence première dans l'industrie agroalimentaire pour faire son entrée dans un marché. » Pour ce qui est du centre des technologies agroalimentaires, M. Parlatore a indiqué que son institution et le ministère de l'Industrie négocient avec le gouvernement pour obtenir un financement. Cet organisme aura pour mission de faire le diagnostic des secteurs pour le compte des pouvoirs publics. Il est également prévu de faire des études pour treize filières, dont les céréales, les boissons et les légumes. Le but de ces études de filières est de favoriser l'exportation des produits alimentaires algériens, soulignera encore ce responsable onusien.