La conférence nationale sur la santé et la réforme hospitalière, dont les travaux ont été clôturés hier, ne semble pas avoir atteint ses objectifs. Les principaux syndicats représentant la corporation, ainsi que des représentants de l'industrie pharmaceutique n'ont pas pris part aux travaux des ateliers au nombre de huit. Ces derniers contestent le fond et la forme dans lesquels cette conférence a été organisée. Ils se considèrent comme une force de proposition et non comme des figurants pour engager des discussions d'ordre général. L'Intersyndicale et le conseil de l'Ordre des médecins refusent le fait accompli et exigent que l'avant-projet de loi sanitaire élaboré par les services du ministère de la Santé depuis plus de six mois soit soumis à concertation pour enrichissement, a tenu à souligner le Dr Merabet lors de la conférence de presse au lendemain de son retrait des travaux de la conférence. Pourquoi tant de secret autour de ce texte ? La question reste posée. A l'ouverture des travaux de cette conférence, jeudi dernier, Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, n'a pas manqué d'exprimer son insatisfaction, celle du président de la République et du malade vis-à-vis du secteur de la santé. Comment pourra-t-il y remédier si les professionnels et les acteurs du terrain ne sont pas associés à l'élaboration d'une stratégie nationale qui couvrira les vingt prochaines années ? Huit ateliers sont organisés pour discuter et réfléchir sur les problèmes auxquels est confronté le secteur de la santé, dont l'éthique et la déontologie, l'organisation sanitaire et la réforme hospitalière, la politique pharmaceutique et l'équipement, la politique et le système de santé et la planification sanitaire à travers des questions auxquelles des réponses ont été déjà formulées par ces mêmes organisations dans le passé à travers des mémorandums. «Ce qui nécessite effectivement une actualisation mais sans se perdre dans les détails», souligne un expert en la matière. Mais le ministère de la Santé ne manque pas de souligner que «cette conférence n'est que le début d'un processus de réflexion appelé à se poursuivre par vos contributions. Les participants à l'un des ateliers peuvent contribuer à la réflexion des autres ateliers, en répondant par écrit durant ou après la conférence, aux différentes questions de ces ateliers, dans un délai de quinze jours». Pourtant, il est établi que les travaux des ateliers pour une rencontre d'une telle envergure se tiennent généralement à huis clos et sanctionnés par des recommandations validées par l'ensemble des participants à l'atelier. Ces recommandations sont rapportées en plénière pour enrichissement et validation définitive.