Le chef de l'Etat se rendra le 16 avril prochain à Tlemcen pour ouvrir le «bal international» de la capitale islamique. Un événement moins perceptible par les autochtones que par les autorités locales, plus enclines à tenter de réunir la populace pour la visite. C'est le branle-bas de combat dans une ville qui n'a quasiment jamais été «secouée» qu'en ces temps de toilettage, où, selon la ministre de la Culture, les délégations de vingt pays ont confirmé leur participation. En chantier à ciel ouvert, Tlemcen a enclenché une course contre la montre pour achever les sites devant faire l'objet de la visite du Président. L'aéroport Messali Hadj de Zenata, refait à neuf, le Palais de la culture, la nouvelle cour de justice et le plateau de Lalla Setti, où un grand chapiteau (acquis d'Allemagne) a été planté, sont, en apparence, les seules infrastructures prêtes à l'inauguration sur une vingtaine d'autres, toujours en travaux. Les routes bitumées, puis re-bitumées dégagent une odeur d'asphalte repoussante. La peinture sur les bâtisses, aussi. En fait, il y aura trop de guirlandes pour un Président qui, comme d'habitude, ne passera pas au-delà des rues pavoisées. La visite, qui sera «gardée» par plus de 10 000 policiers, selon des sources, est attendue par une catégorie de citoyens, dans le sens où elle attend un éventuel discours annonçant une éventuelle nouvelle feuille de route, un changement, un remaniement ministériel… Mais, rien n'est sûr puisque, selon des interlocuteurs, l'événement, ce sera «Tlemcen, capitale de la culture islamique», et donc point de scoop pendant cette visite. La cité de Sidi Boumediene, qui est en plein dans l'«événement» depuis le 15 février dernier (inauguration nationale) au vu de la gesticulation qui anime ses responsables, tente vaille que vaille de sortir de l'ambiance ordinaire. Ni les pièces de théâtre présentées ni les films projetés, encore moins les conférences données ou les soirées musicales de la maison de la culture n'ont réussi à hisser la wilaya au statut pompeux de «capitale». Peut-être que la vitesse de croisière sera donnée à partir de samedi prochain ?! L'attente d'une catégorie de citoyens est, aussi et surtout, celle de l'épilogue du feuilleton entre le wali, Abdelwahab Nouri, et la ministre, Khalida Toumi, qui, ce n'est un secret pour personne, est un événement en lui-même, puisque depuis plus d'une année, les deux commis de l'Etat sont en guerre. Qui aura gain de cause ? En fait, «Tlemcen, capitale de la culture islamique» est un ensemble d'événements en un seul…