Les villageois peinent à parachever la construction de leurs maisons en raison de la cherté des matériaux de construction Que l'on soit fonctionnaire, cadre moyen, ouvrier et même bénéficiaire de l'aide à l'habitat rural, il est devenu quasiment impossible de construire son propre logis. Et pour principale cause la cherté des matériaux de construction. Trop cher disent les citoyens. Dans les différents dépôts de vente de matériaux de construction que nous avons visité à Ouadhias, à Boghni ou à Souk El Tenine, la tendance est à la hausse. Le quintal de ciment n'est accessible qu'à hauteur de 1170DA. Pourtant il y a quelques semaines son prix est descendu jusqu'à 800 DA. L'acier de diamètre 8 est vendu à 7000DA le quintal quant à celui de diamètre 12, il est cédé à 6700DA. La brique rouge a atteint 26 DA l'unité. Le parpaing oscille entre 48 et 60 DA l'unité selon la qualité du produit. Le sable criblé se négocie à 24000 DA le camion de 14 tonnes. La même quantité de sable fin et lavé ne coûte pas moins de 35000 DA. Le bois de coffrage est quant à lui, définitivement fixé à 1100 DA le basting de 4 mètres. Ajouter à tout cela, les frais de la main d'œuvre qui engloutissent le gros des budgets. C'est comprendre par là, que les citoyens modestes même en retroussant les manches pour devenir maçon et ouvrier et en sus, aidés par l'Etat grâce à la formule de l'aide à l'auto construction de 70 millions de centimes, peinent à bâtir leurs logements. Les meilleurs arrivent non sans peine et beaucoup de privation a daller leurs futures habitations qu'ils n'auront pas le plaisir d'occuper avant plusieurs années encore. Un des bénéficiaires de l'auto construction que nous avons rencontré à Ouadhias regrettera : «J'ai bénéficié de l'aide de 70 millions de centimes. Je me suis donné à fond pour en finir avec la précarité. Aujourd'hui, je ne fais hélas, que regarder cette carcasse qui a englouti toute mes économies et celles de ma famille. Son intérieur n'est ni crépi ni revêtu. Quant au reste je n'ose même pas rêver. Les matériaux de construction sont trop chers. L'aide de l'Etat n'a pas suffit à achever mon logement. Etant chômeur depuis de longues années, j'ai perdu espoir de retrouver du boulot et de concrétiser mon rêve de posséder un appartement décent en vue de fonder un foyer à l'instar des jeunes de mon âge. Nous lançons un appel de détresse aux responsables concernés pour nous venir en aide financièrement ou nous accorder des postes de travail afin de concrétiser notre rêve». Comme lui, ils sont des centaines dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ils attendent un geste de l'Etat qui leur sera sans doute salvateur. Un poste de travail ou à défaut une rallonge financière pour achever leurs habitations et réfléchir enfin à fonder un foyer.