Une exposition des illustrations de Djillali Defali a lieu, en ce moment, au Centre culturel français d'Oran, et cela à la grande joie des adolescents, qui pour le coup, sont venus en grand nombre, samedi dernier, lors du vernissage d'inauguration. Qui est Djillali Defali ? Ce nom peut être, en effet, inconnu chez ceux dont les vingt ans sont bien loin, mais force est d'admettre que chez les plus jeunes, il est non seulement connu, mais frise même, chez les bambins les plus férus, l'idolâtrie. En témoignent leur affluence, samedi dernier, au CCF. Djillali Defali est dessinateur de bandes dessinées, mais il est surtout connu pour avoir réalisé tous les dessins du célèbre jeu vidéo Assassin's Creed, qui, après son succès phénoménal, verra la création d'une BD. Par cette expo, qui restera à l'affiche jusqu'au 15 juin prochain, le public est convié à découvrir toutes les étapes du travail de cet artiste de renom, et ce, du croquis au dessin final. Né en 1972 à Bordeaux, Djillali Defali, d'origine algérienne, ne découvrira l'univers de la BD que sur le tard, et cela avec Thorgam, Aquablue et l'Epée de Cristal. Photograveur dans un premier temps, il se lance dans le dessin en multipliant les «rough» (entendre par là : illustration sommaire ou esquisse dans les arts graphiques). Il publie par la suite, aux éditions du Cycliste, la Proie , mais le tournant dans sa carrière se déterminera par sa rencontre avec le célèbre scénariste de BD Eric Corbeyran. Sans parler pour autant de consécration, ils entament ensemble de nombreux projets : Roquebrune notamment, qui est la première version du Clan des Chimères et surtout Asphodèle, qui concrétise pour de bon leur duo. Ce n'est qu'après la sortie de Assassin's Greed que la véritable consécration arrive. Ce jeu vidéo, vendu à huit millions d'exemplaires, pulvérise les records de vente, et une suite Assassin's Creed II, accompagnée de diverses œuvres dérivées, sortent en 2009, dont la bande dessinée de Djillali Defali. Enfin, pour l'info, cet accro de bande dessinée nous a révélé, lors d'une conférence de presse improvisée en marge de l'exposition, qu'il venait de recevoir des propositions pour travailler dans le cinéma, en Algérie. «Je ne lâcherai pas la bande dessinée pour rien au monde, mais travailler pour le cinéma est très intéressant et cela à plus forte raison en Algérie», a-t-il dit.