Vacances studieuses pour les Américains vivement interpellés par leur Président sur ce que eux, ou du moins une partie d'entre eux, considèrent comme des dépassements de ses prérogatives. Il s'agit bien entendu des écoutes téléphoniques que lui seul avait autorisées, et plus que cela, avait confié cette tâche à la National Security Agency (NSA), celle qu'on appelle les oreilles des Etats-Unis, sans prérogatives au plan intérieur. Et dans ce cas bien précis sur lequel George W. Bush est intervenu durant trois jours d'affilée, il s'agit de la défense de leurs propres libertés. « Relisez la Constitution », semble alors leur dire Bush qui se base en particulier sur son article deux, anticipant de la sorte des débats notamment à la Cour suprême, comme l'envisagent des élus démocrates. A vrai dire, Bush ne manque pas d'arguments, en citant, par ailleurs, la loi, c'est-à-dire le Patriot Act voté dans la foulée des attentats anti-américains du 11 septembre 2001 par l'ensemble des élus américains qui ont décidé à cette occasion de faire abstraction de leurs appartenances politiques. Bush se plaît à évoquer ce vote pour bien attaquer ses détracteurs, et s'interroger sur les objectifs qu'ils veulent atteindre. On sait qu'il n'a pas droit à un troisième mandat, mais le mid-term, ce fameux test électoral à mi-parcours du mandat présidentiel, approche, et les démocrates entendent bien en profiter. Mais il se trouve que l'opposition compte aussi des républicains, et c'est là où l'affaire est rendue encore plus simple en perdant son côté strictement politique, puisqu'il est interpellé par son propre camp. C'est ce qui a rendu improbable la reconduction de la loi dont se prévaut George Bush qui, par ailleurs, a affirmé que les écoutes se poursuivront. Qui a alors raison ? En tout état de cause, Bush refuse de se placer de l'autre côté de la barrière. Vient alors la question bien réelle du contexte, ou encore pourquoi maintenant ? Les appréhensions soulevées par le Patriot Act sont presque aussi anciennes que cette loi. Mais celles-ci ont été réprimées au nom de la sécurité nationale par l'Administration Bush pour prendre en charge des dossiers que les démocrates avaient eux aussi gérés. Ou de cette même loi qui laissait penser aux pires représailles pour tous ceux qui venaient à être traités d'antipatriotes. Alors un hiver pas comme les autres, et un débat hors du commun au pays des libertés.