Les habitants réclament la réhabilitation des routes qui se dégradent faute de subventions nécessaires à leur bitumage. Contre vents et marées, ils sont restés fidèles à leurs terres natales que certains ont quittées dans la précipitation et la peur à cause de la dégradation du climat sécuritaire des années mille neuf cent quatre-vingt dix. Une fois la paix retrouvée, ils aspirent aujourd'hui à profiter de cette quiétude pour se maintenir dans ces contrées, souvent très isolées et n'offrant aucune commodité. Les habitants des localités rurales de la commune d'El Ancer, car c'est d'eux qu'il s'agit, parsemés dans les douars éparses de la région, ambitionnent de bénéficier enfin des bienfaits du développement. Leur préoccupation majeure demeure l'isolement, «un problème qui est posé avec acuité», avouent des responsables locaux. Dans certaines régions, les populations empruntent des sentiers forestiers pour se frayer un chemin et prendre la route menant au chef-lieu de commune. L'isolement touche principalement les localités de Aziar, Boulahdaïd, Akharrat et Boulbellout. «Nous avons besoin d'ouverture et d'aménagement de routes pour ces régions», clame le P/APC. Les habitants, eux, lancent un pressant appel à la réalisation de voies de communication pour mettre un terme à leur isolement. Aménagée il y a quelques années, la route de Ouled Slimane, une localité qui a bénéficié d'un projet de désenclavement, risque de se voir dégrader, faute, précise le P/APC, d'une subvention qui prendra en charge l'opération de bitumage. Les maigres budgets, distillés aux projets de développement par tranches insuffisantes, compliquent davantage la mission d'ouverture, d'aménagement et de bitumage des routes. L'AEP est un souci de plus pour la population qui s'abreuve à des sources ne suffisant plus à répondre à ses besoins. Un projet pour rassembler ces sources, à fin d'en augmenter le débit et les rapprocher des habitants, au niveau de la localité de Aziar, est envisagé, mais en attendant que cette opération voit le jour, les consommateurs restent livrés à leurs déboires avec la seule force de leurs bras pour s'approvisionner en eau. Les grands projets d'AEP, seul moyen pour vaincre la crise, tardent à venir et risquent même de prendre encore du temps pour être inscrits et réalisés. Et pourtant, l'eau ne manque pas dans ces régions rurales, il suffit de l'exploiter, assure le maire. Conséquence de la crise sécuritaire vécue par le pays, plusieurs localités ont carrément été vidées de leur population, dont le plan de relogement, initié par les pouvoirs publics à coup de discours, souvent populistes, ne semble même pas démarrer. Et pour cause, pour faire avancer ce programme, les responsables locaux ont été invités à puiser dans les PCD pour le financer. Cependant, la faiblesse de ces budgets n'a permis de lancer aucun programme. La crise est profonde, assure-t-on, et il faut un important effort financier pour permettre le retour des populations déplacées. Dotée de toutes les commodités requises avant d'être investie par les groupes terroristes, Tassilat est l'exemple type de cette situation; elle est aujourd'hui une région où il n'y a plus rien. Son repeuplement nécessite un programme spécial si on veut lui redonner vie, estime le maire. Zones fantômes, Béni Oudjhane, Ouled El Aâbad et El Hadria, où il n'y a plus d'âmes qui y vivent depuis plus d'une décennie, ont besoin du même effort pour assurer les conditions d'un digne retour, à ces contrées, des populations déplacées. La mission ne s'annonce guère comme une simple sinécure. Le retour à la paix a aussi son prix, car faute d'un budget conséquent, ce programme risque de ne pas aboutir.