Avec le retour de l�hiver et son corollaire de froid et des nuits noires �paisses, le villages de Tikiwache, jadis un petit paradis tranquille situ� au fond dans la for�t de Mizrana, se vide de ses habitants sous une menace invisible et impr�visible mais pr�sente des groupes terroristes arm�s du GSPC qui n�ont pas h�sit� � assassiner un des leurs, pour rappel, en septembre 2003. Ce dernier a eu le courage et le �tort� de prendre un fusil pour d�fendre sa famille contre toute visite nocturne des criminels. Depuis, la petite communaut� campagnarde tranquille a commenc� � go�ter aux rudesses de la transhumance impos�e depuis pr�s dix ans maintenant. A ce jour, elle n�est pas pr�s d�en finir avec le mauvais sort qui colle � ses trousses. Dans ce village, il ne reste aujourd�hui que trois familles, les plus pauvres, parmi la vingtaine qui le composaient. Les autres habitants ont quitt�, � nouveau, le village depuis quelques mois d�j�. C�est-�-dire avec le retour de l�hiver. Ils sont �parpill�s aux quatre vents, install�s chez des parents et amis ou locataires dans la ville de Tigzirt en guettant des lendemains meilleurs pou y retrouver leur coin paradisiaque. L�exode des habitants de Tikiwache a commenc� le jour du scrutin des locales du mois d�octobre 1997. Ce jour-l� une bombe a explos� au passage d�une patrouille qui avait fait de nombreux bless�s parmi les patriotes venus s�curiser les lieux incrust�s dans les entrailles de la for�t de Mizrana. L�engin mortel actionn� � distance et profitant de l�effet de surprise, les patriotes ont �t� arros�s par des tirs nourris d�armes automatiques. Avec cet attentat, le village est sorti de son anonymat douloureusement et par la plus mauvaise porte. Au soir, avec le d�part des services de s�curit�, les r�sidants qui, craignant pour leur vie, ont lev� le camp apr�s avoir fait les baluchons d�objets pr�cieux qu�ils avaient et ont quitt� pr�cipitamment les lieux. Depuis, le village de Tikiwache est devenu synonyme de lieu fantomatique et de d�solation. Certains de ces habitants n�ont jamais regagn� le village. Tandis que d�autres faisaient des r�apparitions durant l��t�, � la faveur des longues journ�es et des nuits plus au moins �clair�es, qui dissipent quelque peu la peur du terroriste. Ils retournent dans leurs anciennes demeures et leurs terres hautement fertiles, pour y retrouver un semblant de vie tranquille, nostalgique et lointaine. Mais l�horreur n�est jamais loin. En novembre 2002, une autre bombe artisanale enfouie dans un sentier p�destre � quelques dizaines de m�tres de l��cole du village et conduisant � l�int�rieur de la for�t a explos�, faisant deux bless�s parmi les enfants qui y jouaient en toute innocence sur le terrain min�. Mais le coup de butoir a �t� perp�tr� en septembre 2003, lorsque les terroristes du GSPC ont tendu une embuscade � la sortie du village o� un des habitants sera assassin� froidement, pr�cipitant ainsi le d�part des derniers habitants du village. �Les trois familles qui sont encore pr�sentes vivent la peur au ventre et si elles n�ont pas encore quitt� les lieux, c�est qu�elles n�ont pas o� aller�, nous indique un exhabitant du village, aujourd�hui install� dans une r�sidence au village El-Azieb, dans la commune de Tigzirtsur- mer. Enfin, � rappeler qu�au lendemain de l�adoption de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale le 29 septembre dernier, les habitants du village Tikiwache �taient pour la plupart dans leur anciennes r�sidences, mais le r�f�rendum au lieu de pousser les terroristes � d�poser les armes n�a fait, au contraire, qu�exciter l�app�tit des �l�ments du GSPC qui, en perspective de reddition peut-�tre, ils ont en train de multiplier les rackets et les enl�vements, dans la r�gion, demandant des ran�ons contre la lib�ration des otages, dont la derni�res s��levait � 1 milliard de centimes. Ce qui ne rassure point les citoyens isol�s.