« Il ya une volonté politique délibérée de classer définitivement l'affaire Matoub Lounès, 13 ans après son assassinat », a déclaré la présidente de la fondation qui porte le nom du chanteur assassiné le 25 juin 1998, lors d'une conférence- débat organisée, ce dimanche 26 juin, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, par le Front des forces socialistes (FFS). Revenant longuementsur les circonstances du meurtre, elle évoquera les zones d'ombres ayant entouré cette affaire. Elle citera notamment l'absence d'une enquête et la non-identification des assassins par l'institution judiciaire. « Rien n'a été fait par le pouvoir pour élucider cette affaire depuis notre requête adressée au président Liamine Zeroual, suivie d'une pétition signée par quelque deux millions de personnes, réclamant la vérité. A ce jour, la reconstitution des faits n'a jamais été respectée, ni aucune autre enquête d'ailleurs. La fondation Matoub a présenté une liste de personnes à auditionner par le juge. Notre demande est restée sans suite à ce jour. Je n'ai reçu aucune convocation, ni auditionnée par un quelconque juge. Le procureur adjoint près la cour de Tizi Ouzou, qui nous a reçu ce dimanche 26 juin, nous a appris que l'instruction diligentée est terminée alors que je n'ai jamais été auditionnée », dira t-elle. Lors d'une conférence de presse animée à Tizi Ouzou le 22 juin dernier, Maître Aït Habib avait indiqué que le complément d´enquête exigé en juillet 2008 par la famille Matoub a été achevé le 16 juin dernier. Le rapport de l´enquête a été transmis au procureur général et ce dernier a ordonné la programmation du procès pour la session criminelle en cours, mais le complément d´enquête n´a pas vraiment apporté un plus par rapport à l´enquête, a-t-on appris. Renvoyé plusieurs fois, le procès de l'assassinat de Matoub Lounès, aura probablement lieu au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou, en juillet prochain. Les mis en cause dans cette affaire, dont certains se trouvent actuellement en fuite, et deux arrêtés (Ch. Mohieddine et M .Malik) devaient être jugés lors de cette audience pour "adhésion à un groupe terroriste armé visant la diffusion de la terreur et de l'insécurité au sein de la population" et "complicité dans homicide volontaire avec préméditation et guet apens".