Quatre-vingt-douze personnes ont péri dans les deux attaques perpétrées vendredi à Oslo et sur une île située à une quarantaine de kilomètres de la capitale norvégienne, selon un nouveau bilan de la police norvégienne. Par ailleurs, 4 ou 5 personnes sont encore portées disparues. Le suspect arrêté à l'issue de la fusillade survenue sur l'île d'Utoeya a reconnu avoir ouvert le feu. Les deux attaques perpétrées vendredi à Oslo et sur une île située à une quarantaine de kilomètres de la capitale norvégienne ont fait 92 personnes tuées. Selon le bilan encore provisoire rendu public, hier, par la police norvégienne, 85 personnes sont mortes dans une fusillade sur l'île d'Utoeya et 7 dans l'explosion d'une bombe près du siège du gouvernement norvégien, en plein centre d'Oslo. Ces attaques meurtrières ont soulevé une vague d'indignation au niveau international. De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont souligné vendredi l'importance de la coopération contre le terrorisme. Au lendemain de ce drame, les Norvégiens étaient encore sous le choc et n'arrivaient pas à comprendre ce qui venait de leur arriver. Comme ce fut le cas des attentats de New York, de Londres ou de Madrid, les grandes chaînes de télévision ont continué hier à montrer en boucle les images du siège des bureaux du Premier ministre et d'autres immeubles totalement défigurés, des trottoirs jonchés de bris de verre, de la fumée s'élevant du quartier et de nombreuses ambulances jaunes. De leur côté, les services norvégiens de sécurité ont indiqué avoir interrogé un «fondamentaliste chrétien dont les opinions politiques penchent vers la droite». Celui-ci est suspecté d'être l'auteur du carnage. Selon des informations qu'il a postées sur internet, l'homme est un Norvégien «de souche» et est âgé de 32 ans. Les enquêteurs le tiennent en tout cas pour responsable des deux attaques de vendredi, l'explosion d'une bombe dans le centre d'Oslo et d'une fusillade sur une île proche de la capitale norvégienne, Utoeya. La police s'est jusqu'à présent refusé à dévoiler le nom du suspect en question. Les médias norvégiens l'ont néanmoins identifié. Il s'appelle Anders Behring Breivik et serait même proche des milieux d'extrême droite, dont il reprend sur internet la rhétorique islamophobe. Anders Behring Breivik est d'ailleurs un ancien membre de la formation de la droite populiste, le parti du Progrès (FrP), et de son mouvement pour la jeunesse. La formation a précisé hier que le suspect avait rejoint ses rangs en 1999 et qu'il en a été radié du parti en 2006. Ce n'est pas tout : le suspect présumé de ce double attentant d'Oslo a également été un responsable local du mouvement des jeunes du FrP, le FpU, entre 2002 et 2004. L'extrême droite norvégienne se réveille Pourquoi un tel crime ? A ce stade, les enquêteurs disent ne pas connaître les mobiles du massacre le plus sanglant à frapper la Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale. «Il a certains traits politiques penchant vers la droite et antimusulmans, mais il est trop tôt pour dire si cela a été un motif pour son geste», a déclaré hier à la presse le commissaire de police, Sveinung Sponheim. Espacées d'environ une heure, les attaques semblent avoir visé le parti travailliste au pouvoir. Le carnage, qualifié de «tragédie nationale» par le Premier ministre, Jens Stoltenberg, a commencé vendredi en milieu d'après-midi par un attentat à la bombe en plein cœur du quartier des ministères à Oslo. Peu après, le suspect a ouvert le feu sur les participants d'une université d'été de la jeunesse du Parti travailliste (au pouvoir) rassemblés sur l'île d'Utoeya proche de la capitale. Il s'est introduit dans le camp en prétendant vouloir s'assurer de la sécurité des participants après l'explosion d'Oslo et a tiré sur les participants, qu'il avait réunis en cercle. Le suspect portait un pull de la police lorsqu'il a été arrêté après la fusillade, mais il n'a jamais été policier. La police norvégienne a arrêté également hier un jeune homme qui avait un couteau dans sa poche, sur le site où étaient rassemblés les rescapés de la fusillade de vendredi et où le Premier ministre norvégien, Jens Stoltenberg, venait d'arriver pour une visite, a rapporté la télévision NRK. La police a toutefois souligné que cet incident n'était pas lié au carnage qui s'est produit la veille sur l'île d'Utoeya, à une quarantaine de kilomètres d'Oslo, où 85 personnes ont péri dans une fusillade. Le jeune homme a expliqué avoir ce couteau «parce qu'il ne se sentait pas en sécurité», selon une journaliste de NRK présente près de l'hôtel où les rescapés ont été rassemblés. A noter que la police d'Oslo a annoncé, hier à l'aube, que l'armée et la police allaient renforcer la sécurité devant des bâtiments et les institutions potentiellement menacés après la double attaque, la plus sanglante en Europe depuis les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, qui avaient fait 191 morts.