En dépit de sa vocation touristique, la wilaya de Jijel n'arrive pas à classer ses établissements selon les normes requises. Le manque d'infrastructures hôtelières d'un certain standing n'est pas le seul motif de ce constat. C'est la nature même du parc hôtelier existant, jugé inadéquat, qui est en cause : celui-ci, estime-t-on, n'est pas en mesure de promouvoir le tourisme dans cette région aux potentialités indéniables. L'opération de classement des hôtels, qui a été envisagée dans un premier, temps n'a pas encore été lancée, selon des sources crédibles. Les mêmes sources indiquent qu'elle (l'opération) le sera «probablement après le Ramadhan». A priori, des réserves ont été émises au sujet des hôtels remontant à l'époque coloniale. Mais dans l'ensemble, aucun des gérants d'hôtel n'a jugé utile de demander le classement de son établissement. En dépit de leur faible capacité d'accueil, des prix très élevés et des prestations très en deçà des attentes, ces hôtels demeurent très recherchés. A titre illustratif, dans plusieurs établissements, une simple nuitée en single peut aller jusqu'à 4 000 DA. Certains affichent déjà complet et d'autres exigent un dépôt de 5 000 DA pour la réservation. Lors d'une enquête que nous avons menée auprès de quelques-uns, nous avons noté que dans un hôtel du centre-ville, qui se targue d'avoir un certain niveau de service, le prix est de 4 000 DA la chambre single, celle double est facturée 5800 DA. Les prix diminuent durant la basse saison, où l'activité est quasi paralysée. Un autre hôtel affiche des prix dans la même fourchette, soit 3 500 DA pour une seule personne et 4500 DA pour deux. Extraordinaires atouts balnéaires Un autre établissement, situé tout près de la plage Kotama, en plein centre-ville de Jijel, propose des prix plus élevés avec 5 800 DA la chambre double et 4 000 DA celle simple. Rebutés par ces tarifs, les estivants qui mettent le pied dans cette région n'ont d'autre choix que d'aller voir ailleurs, notamment auprès des particuliers louant des appartements et même des garages. Ils sont sollicités de toutes parts, surtout à l'occasion de ce grand rush de vacanciers. La courte période impartie aux vacances cette année à cause du mois sacré a fait que la demande s'est davantage accentuée. Nous apprenons, par ailleurs, qu'une autorisation d'exploitation vient d'être délivrée à un nouvel hôtel, ouvert il y a juste quelques semaines au centre-ville, ce qui porte le parc hôtelier existant à 26 établissements. Néanmoins, les promesses d'investissement dans ce domaine tardent à voir le jour, ce qui pénalise le tourisme dans une wilaya aux extraordinaires atouts balnéaires.