À quelques jours de l'Aïd El Fitr et de la rentrée scolaire, les ménages à faible revenu sont confrontés à un véritable dilemme. Rudement éprouvée par les folles dépenses de Ramadhan, la majorité des ménages devra faire avec le casse-tête de l'habillement des enfants et de la rentrée imminente des classes. Partout à Mila, dans les marchés publics, les souks, les grandes surfaces et les magasins de vêtements, c'est la même rengaine qu'on entend dans les discussions : «la cherté est partout.» A peine donc revenus de leur folie dépensière, qui caractérise traditionnellement le mois de jeûne, les familles à revenu modeste sont confrontées au dilemme de l'achat, à leur progéniture, d'articles vestimentaires, et la prise en charge des frais inhérents à leur scolarité. Rencontrée dans un grand centre commercial du centre-ville, une dame, accompagnée de ses deux enfants, semble interloquée par les prix prohibitifs des vêtements. «Que s'est-il passé, les tarifs ont pratiquement doublé en l'espace d'une année ?», s'est-elle interrogée. La remarque ne manque pas de pertinence. En effet, nous avons constaté de visu que des habits, de confection locale, et des produits chinois, de qualité médiocre, sont proposés à des tarifs exorbitants. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, notre interlocutrice se montre rassurante à l'égard de ses petits qui commencent à piaffer d'impatience. «Cela ne fait rien. Pourvu qu'on déniche des tenues et des chaussures à notre convenance». C'est plutôt la sinistrose au niveau des magasins spécialisés dans les fringues pour enfants, avons-nous noté. Beaucoup de monde y afflue, mais la majorité des chalands repart bredouille en raison des coûts très élevés. Ces relents de surenchère contraignent de nombreux pères et mères de famille à se rabattre sur la fripe. Les boutiques et les étals vendant les articles usagés sont dès lors pris d'assaut. Pour preuve on peut y dégoter des blouses, des jeans, des salopettes, des ensembles pour filles et garçons et des baskets à des prix largement abordables.