Les travaux de la conférence sur la sécurité et le partenariat au Sahel ont pris fin hier, avec l'adoption d'un communiqué dans lequel, l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie expriment leurs «préoccupations» face à deux phénomènes. Celui du paiement des rançons aux groupes terroristes ainsi que l'interconnexion de la criminalité organisée avec le terrorisme. Pour les pays de la région, le paiement des rançons permet aux terroristes d'avoir des sources de financement qu'il est nécessaire de tarir. De même qu'ils ont appelé à une action urgente et déterminée contre la criminalité organisée transfrontalière, dont les connexions avec les groupes terroristes sont avérées. Les chefs de la diplomatie des quatre pays ont réaffirmé «l'importance qu'ils attachent au tarissement de toutes les sources de financement du terrorisme et au renforcement des mécanismes internationaux» de lutte contre ce fléau. Ils ont convenu de la «nécessité de créer des synergies et des complémentarités entre les stratégies et les approches existantes sur la sécurité et le développement au Sahel, dans le but de conférer plus d'efficacité et de cohérence à la coopération entre les pays de la région et leurs partenaires». Ils précisent que «les offres de partenariat et de coopération ont pour vocation de correspondre prioritairement aux besoins des pays de la région tels que ces derniers les ont définis». Conditions de vie Ce partenariat, soulignent-ils, doit porter en priorité sur la formation, le renforcement des capacités, la fourniture d'équipements, l'échange de renseignements et le développement. «Les partenaires ont exposé leur stratégie et l'approche pour le Sahel, qui comportent des axes et des créneaux de coopération de nature à appuyer les efforts collectifs entrepris au niveau régional.» Concernant les aspects liés au crime organisé transnational, les quatre pays s'accordent à convenir que la lutte contre ce fléau et ses connexions avec le terrorisme appelle à une action urgente et déterminée et exige une coopération intensifiée aux plans régional et international. Quant au volet développement, l'accent a été mis sur l'amélioration des conditions de vie des populations de la région, notamment dans les zones enclavées et déshéritées. Selon eux, il est «nécessaire» de consacrer les moyens adéquats et «appuyer les efforts» entrepris à cet égard par les pays du champ. Dans le but de poursuivre le dialogue avec les partenaires, la tenue d'une conférence similaire a été retenue, elle se déroulera dans un des pays. Il est important de préciser que ce communiqué a sanctionné les travaux (à huis clos) en plénière, durant l'après-midi de mercredi et la matinée d'hier, au Palais des nations à Alger. Divergences Selon les indiscrétions des uns et des autres, de nombreux partenaires ont proposé d'importantes aides au développement, mais également militaires aux pays de la région. Parmi eux, la Suisse, le Japon, la Chine et l'Allemagne, sans compter les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada. Néanmoins, des divergences sont apparues entre les partenaires en ce qui concerne la nécessité d'une législation pour criminaliser le paiement des rançons. Selon nos interlocuteurs, tous les pays sont d'accord pour interdire le paiement, mais certains, dont la France, ne veulent pas d'un texte de loi, contrairement à la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui appuient l'Algérie qui plaide depuis des années pour une criminalisation.