D'aucuns ont pu relever que le secteur de la construction des ouvrages publics connaît de graves malfaçons constatées qui sont dues à l'absence d'application des règles et normes requises en matière de construction si l'on en juge par les nombreuses remarques jusqu'ici faites par des organismes compétents de contrôle. Les conditions de suivi et de contrôle de la qualité du béton et des matériaux en général utilisés dans différents chantiers sont à l'origine de cette situation. Les dernières malfaçons en date qui continuent à susciter des remous concernent les tribunes du stade municipal dont les travaux sont en cours, tribunes devant abriter plus de 8000 spectateurs. Les services de la wilaya saisis ont demandé une expertise au contrôle technique de la construction de Béchar (CTC) qui a effectivement relevé et signalé le 22 mai dernier au maître de l'ouvrage, en l'occurrence l'APC, les anomalies constatées. Parmi les malfaçons constatées, il a été démontré une ségrégation et apparence d'acier des poutres et dalles pleines, coffrage de mauvaise qualité, la mauvaise reprise de bétonnage et le mauvais alignement des éléments triangulaires en béton. En conséquence, il a été ordonné la démolition de 24 poteaux en béton. Poursuivant sa mission de contrôle, le CTC a émis des recommandations liées à la qualité du béton par des essais appropriés. Une question se pose: les malfaçons sont-elles en relation avec la multiplication des chantiers ouverts dans la région et la réalisation de travaux dans les délais impartis souvent jugés très courts par les entrepreneurs qui, pour emporter les marchés, proposent des délais très courts? Selon un technicien de la construction, les essais d'écrasement sur éprouvettes présentent un inconvénient majeur. Les éprouvettes sont acheminées vers le laboratoire par les entreprises elles-mêmes en lieu et place des responsables du suivi des travaux, toujours selon le témoignage du technicien. Rares sont les entreprises qui disposent d'un ingénieur ou T.S en génie civil alors que la réglementation l'exige formellement. Enfin, l'obsession de la notion du «moins disant» dans la conclusion des marchés publics au détriment des notions de qualification et d'expérience semble nettement l'emporter. Des personnes interrogées estiment cependant que, par principe de précaution, les travaux réalisés au stade municipal nécessitent une expertise approfondie par un organisme de contrôle.