Le sit-in prévu hier devant le Palais du gouvernement a été finalement tenu devant le siège de la DGFP. Les corps communs ont encore une fois investi la rue. La cible cette fois-ci est la direction générale de la Fonction publique (DGFP). Un sit-in prévu hier au siège du Palais du gouvernement a été finalement tenu devant le siège de la DGFP. Etrangement, les agents de police, qui se trouvaient sur place, étaient très souples. C'est vers 10h30 qu'un petit groupe des travailleurs des corps communs arrive aux alentours de l'hôtel El Djazaïr, tandis que d'autres ont été empêchés de se joindre au groupe. Un renfort de la police arrive quelques minutes après. «On est en retard», déclare un officier paniqué. En retard par rapport à quoi ? Aucun des présents ne le sait. Mais la panique se généralise. Les agents des forces de l'ordre ordonnent aux protestataires d'entrer à l'intérieur de la cour du siège de la DGFP. Le portail se ferme et un fourgon de police barre l'entrée. A l'intérieur, un policier recommande à une protestataire de cacher la banderole qu'elle tenait. La dame exécute l'ordre sans contestation. A ce moment, un cortège officiel passe. D'après Fodil Abouder, président du Syndicat des corps communs, il s'agit d'un cortège présidentiel. «Ils voulaient nous enfermer pour que le président ne voie rien», juge-t-il. Les cinq véhicules noirs passent, la panique disparaît. Une délégation a été reçue par le directeur de la réglementation au niveau de la DGFP. «Il nous a promis de transmettre nos revendications», affirme un syndicaliste qui ne donne pas du crédit à cette promesse. A 11h, les protestataires se retrouvent acculez au Boulevard des Martyrs. Ils ont tenu tout de même à exprimer leur rejet du silence des autorités. Le conseil national des corps communs, ouvriers professionnels, conducteurs et appariteurs affilié au Snapap, promet de mener ses revendications jusqu'au bout. Ils réclament l'abrogation du statut particulier des corps communs et la révision du régime indemnitaire qu'ils qualifient d'«injuste». Ils demandent ainsi l'élaboration d'un texte qui reconnaîtra le rôle des corps communs de tous les secteurs. «Nous avons saisi vainement le Premier ministre et la DGFP», déclare le représentant des corps communs qui n'a pas omis d'envoyer une lettre au président de la République. D'après ses dires, cette lettre a subi le même sort que les premières correspondances. A cet effet, le nouveau syndicat, créé le 25 septembre dernier, passe à l'action. «Ils (les pouvoirs publics) ne réagissent qu'aux manifestations de rue», se persuade un syndicaliste. Pour décider des suites à donner à leur mouvement, une réunion du conseil national des corps communs a été prévue. Il convient de rappeler que ce syndicat est composé des fonctionnaires issus des corps communs appartenant aux différents secteurs : éducation, santé, justice, formation professionnelle ainsi que les APC. Il compte jusque-là des adhérents dans 20 wilayas.