Le secteur de la santé s'est dégradé au moment où de lourdes pathologies sont en augmentation exponentielle, comme le diabète Depuis hier, date coïncidant avec la journée mondiale du diabète, une semaine de prévention est lancée aux quatre coins de la wilaya de Constantine dans le cadre d'une campagne de sensibilisation et de détection précoce de la maladie. Pour ce faire, les citoyens peuvent se présenter aux établissements de santé publique où leur seront prodigués des tests glycémiques et des conseils d'usage visant à prévenir, autant que faire se peut, cette maladie sournoise et très dangereuse. Les prévisionnistes de la santé estiment à près de 2 millions le nombre de diabétiques en Algérie. Chiffre qui pourrait atteindre, d'après cette source, 3,3 millions de malades à l'horizon 2025. De nombreux indicateurs objectifs indiquent que la prise en charge d'un malade insulinodépendant et affecté par l'hypertension ou toute autre pathologie découlant du diabète, coûte à l'Etat algérien 907 056 DA/an. Doyen des médecins en poste à la plus ancienne clinique de diabétologie de Constantine (en l'occurrence celle de Bellevue), Dr Mustafa Sidi-Mansour, déclare que «le diabète est une crise financière pour le pays et qu'il émerge aujourd'hui comme une véritable catastrophe sanitaire pouvant engloutir d'énormes ressources en soins de santé si l'on n'agit pas énergiquement, et c'est pourquoi combattre le diabète est l'un des défis majeurs à relever en matière de politique de santé publique», ajoutant qu'«il est urgent de mesurer au plus vite l'impact économique de cette maladie car, aux coûts de la prise en charge de la maladie et de ses complications, vient s'ajouter la perte de productivité du fait de la diminution de la capacité de travail, des congés de maladie, du départ anticipé à la retraite et des décès prématurés. De ce fait, les coûts du diabète pèsent sur les malades et leurs familles». Où en est le système de surveillance du diabète ? Affichant l'ambition, en sa qualité de «mécanisme idoine à même de produire des données fiables sur le diabète, d'articuler et d'établir des stratégies efficaces de prévention et de contrôle, d'améliorer les données nationales et régionale sur le diabète et ses complications et de ce fait devant constituer une priorité stratégique dans la prochaine réforme du système de santé en Algérie», ce fameux système national de surveillance du diabète ne serait malheureusement pas encore tout à fait opérationnel, selon d'autres sources, qui tendent à créditer la thèse d'un accouchement difficile. Il est pourtant essentiel, affirme-ces mêmes canaux d'information, d'activer au plus vite ce dispositif en raison du terrain gagné par cette véritable épidémie du diabète.