Les experts sont unanimes : les universités et centres de formation professionnelle forment chaque année de nombreux jeunes diplômés pour un marché de l'emploi qui les rejette. Les employeurs sont de plus en plus exigeants et requièrent de l'expérience et des compétences que ces établissements n'arrivent pas à leur offrir. Tel est le constat, mais quelles sont les solutions préconisées par les experts en conclave à l'université de Ouargla ? Le constat est inquiétant et les solutions difficiles à trouver dans un monde en crise économique. Mais ce qui ressort des différentes intervenants qui se sont succédé en plénière et en atelier, c'est que la promotion de stratégies de rapprochement entre l'université et son environnement socio-économique est le maître mot des spécialistes qui pensent qu'améliorer l'employabilité des demandeurs d'emploi et l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, passe impérativement par le développement d'outils de gestion et l'amélioration des capacités d'adaptabilité en anticipant les effets de la formation dans le cadre du LMD par rapport aux attentes du secteur économique. Il n'y a certes pas de solution miracle, mais l'objectif serait de dispenser une formation plus polyvalente, voire multidisciplinaire où l'esprit d'entreprenariat serait développé dans l'enseignement initial au sein des universités, tout en opérant des réajustements et une complémentation de la formation dans le milieu professionnel, à savoir l'entreprise. C'est toute la philosophie de cette 3e édition du colloque international sur l'employabilité et l'insertion professionnelle des diplômés universitaires organisé les 4 et 5 décembre courant par l'université Kasdi Merbah de Ouargla et un consortium d'universités nationales, telles que Biskra, Tébessa, Oum El Bouaghi et Guelma, avec la participation de chercheurs et experts étrangers de Belgique, du Canada, de France, du Maroc et de Tunisie. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, qui a présidé la cérémonie d'ouverture a indiqué que l'emploi et l'insertion professionnelle des diplômés «est au premier rang des préoccupations de l'Etat, dans le cadre de la réforme de l'enseignement supérieur et la mobilisation de moyens d'intégration professionnelle». Les intervenants ont d'ailleurs préconisé, au terme de leurs travaux, de mener une réflexion d'ordre pratique articulée autour de la symbiose entre l'université et le marché de l'emploi, donc préparer les diplômés universitaires à une employabilité acquise de par les outils et qualifications en cours de formation. Les experts insistent également sur la nécessité d'inculquer aux étudiants une culture managériale et de partenariat dans un espace professionnel ainsi que la mise en place d'une structure permanente de planification entre l'université et les entreprises. Sous quel aspect se présente l'enseignement supérieur algérien ? s'interrogent les intervenants. C'est une véritable sottise que cet intérêt croissant à l'évolution quantitative du nombre de diplômés sortants tout en négligeant la qualité de la formation. L'intégration professionnelle des diplômés au marché de l'emploi représente un défi difficile pour l'enseignement supérieur, cela nécessite plusieurs démarches vers la mise en œuvre de grandes tendances relatives à l'émergence d'une économie du savoir, dira l'un d'eux. Il faut donc proposer un ensemble de stratégies efficaces à prendre en compte par les établissements de l'enseignement supérieur afin de progresser dans le sens de l'employabilité et de l'insertion professionnelle des diplômés. Il est à souligner enfin qu'une exposition de produits d'artisanat local a été organisée en marge du colloque où des artisans libéraux ou organisés en petites entreprises ont présenté de la poterie, de la broderie, la peinture sur verre, des dattes transformées et autres créations artistiques dans le cadre de la promotion des petites et moyennes entreprises qui représentent le moteur de croissance de l'économie locale et nationale et un bon pourvoyeur d'emplois.